Cinquante-deuxième témoin à charge dans cette affaire, l’officier belge a allégué que les autorités civiles et militaires rwandaises avaient mis sur pied « un plan » visant l’extermination des Tutsis en prélude au génocide de 1994.
D’après le témoin, la MINUAR avait pris connaissance de ce plan début janvier 1994 par le biais d’ « un informateur » du nom de Jean-Pierre. La situation était telle que des personnes ayant subi une formation para-militaire «étaient en mesure de tuer 1000 Tutsis toutes les vingt minutes ».
Toutes les équipes de défense ont jeté le doute sur « la fiabilité » des informations qu’avaient révélées Jean-Pierre.
Le Professeur américain Peter Erlinder a soutenu que la force onusienne avait transmis les révélations de l’informateur à New York « sans avoir préalablement enquêté pour s’assurer de leur véracité ».
Claeys a concédé qu’aucune enquête n’avait pas été menée à cet effet, expliquant cependant que, du point de vue de la MINUAR, le fait que l’ informateur n’avait pas réclamé d’argent en échange était une preuve de sa fiabilité.
La déposition de Claeys a corroboré celle de l’ancien commandant de la MINUAR, le général canadien à la retraite Roméo Dallaire, et de son compatriote et ex-aide de camp, le major Brent Beardsley, qui ont également comparu à charge dans ce procès, respectivement en janvier et en février dernier.
Ntabakuze est co-accusé avec l’ancien directeur de cabinet au ministère de la défense, le colonel Théoneste Bagosora, l'ancien responsable des
opérations militaires à l'Etat major de l'armée, le général de brigade Gratien Kabiligi, et l'ancien commandant de la région militaire de Gisenyi (ouest du Rwanda), le lieutenant-colonel Anatole Nsengiyumva.
Ils sont considérés comme les principaux architectes du génocide rwandais qui a fait près d’un million de victimes entre avril et juillet 1994. Tous plaident non coupable.
Communément appelé « Militaires I », ce procès se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR présidée par le juge norvégien Erik Mose, assisté des juges russe Serguei Egorov et fidjien Jai Ram Reddy.
En l’absence du juge Mose, présent depuis mardi à Kigali pour participer à la commémoration du dixième anniversaire du génocide rwandais, le juge Reddy a présidé les débats, en vertu de l’article 15 bis du règlement.
GA/CE/GF/FH (ML’’0408A)