26.02.2004 - TPIR/BUTARE - UNE FEMME ALLEGUE QUE SON MARI A ETE TUE SUITE A UN DISCOURS DE NDAYAMBAJ

Arusha 26 février 2004 (FH)- Le trente- troisième témoin à charge dans le procès du groupe Butare (sud du Rwanda) en cours devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a allégué que son mari et D'autres Tutsis ont été tués en 1994 à la suite D'un discours de l'un des six accusés, l'ex- maire de Muganza, Elie Ndayambaje. "Vous avez compris ce que je vous ai dit.

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[...]Vos ennemis sont les Tutsis, vous devriez les identifier", aurait déclaré l'ex-maire lors D'une réunion au lieu-dit Remera, en présence notamment du préfet de Butare, Alphonse Nteziryayo, également poursuivi dans cette affaire.

Dénommé "QAL" pour préserver son anonymat, le témoin répondait, mercredi, en interrogatoire principal, au représentant du procureur, Jonathan Moses.

Elle a indiqué que la parole a ensuite été donnée au préfet qui a demandé à la population de mettre en application ces instructions du maire Ndayambaje.

Selon elle, le préfet, dans son discours qui a duré trente minutes, a notamment appelé la population à prendre les armes (lances, machettes et gourdins) pour chasser et tuer les Tutsis.

Mme QAL a cependant souligné que c'est suite au discours de Ndayambaje que son mari et D'autres Tutsis ont été tués, le lendemain. Le jour- même de la réunion, sa fille de cinq ans avait été enlevée. Elle a été relâchée par la suite contre une rançon de 50.000 francs rwandais, selon QAL.

Elle a par ailleurs déclaré avoir vu, un certain après- midi, le maire Ndayambaje roulant en direction de la colline Kabuye à bord D'un véhicule Toyota de couleur blanche rempli de fusils et de grenades. Kabuye est le plus site important site de massacres en commune Muganza.

Un véhicule Toyota de couleur verte, conduit par un homme noir en tenue militaire suivait celui de Ndayambaje, a indiqué le témoin.

Le témoin a indiqué avoir découvert que le conducteur de la Toyota blanche était le préfet Nteziryayo. Le contre-interrogatoire du témoin s'est déroulé presque totalement à huis clos.

Quand les juges et les parties sont réapparus en audience publique, le procureur venait de citer son trente-quatrième témoin à charge.

Ndayambaje et Nteziryayo sont co-accusés avec l'ancienne ministre de la famille et de la promotion féminine, Pauline Nyiramasuhuko, son fils Arsène Shalom Ntahobali, un autre ancien préfet de Butare, Sylvain Nsabimana, et l'ex- maire de Ngoma, Joseph Kanyabashi.

Tous plaident non coupables de l'ensemble des chefs de génocide et de crimes contre l'humanité retenus contre eux.

Les débats sont présidés par le juge tanzanien William Hussein Sekule de la deuxième chambre de première instance. Il est assisté de la Malgache Arlette Ramaroson et de l'Ougandaise Solomy Balungi Bossa.

ER/NI/GF/FH (BT''0226A)