Dates-clés de la guerre depuis 2003 au Darfour (ouest), l'une des régions du Soudan concernées par un accord de paix historique signé samedi entre le gouvernement et des groupes rebelles.
Selon l'ONU, le conflit a fait au moins 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés, essentiellement dans les premières années. L'accord porte également sur les Etats du Kordofan-Sud et du Nil Bleu.
- Soulèvement -
Le 26 février 2003 débute au Darfour un soulèvement de membres de minorités ethniques contre le régime de Khartoum, aux mains de la majorité arabe. Les rebelles s'emparent du chef-lieu de Gulu (Darfour-Nord).
En mars, le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM) et le Mouvement/Armée de libération du Soudan (SLM/SLA) réclament une répartition plus équitable du pouvoir et des richesses.
Fin 2007, une mission de paix hybride ONU-Union africaine (Minuad) est déployée, prenant le relais d'une force africaine établie en 2004.
En mai 2008, le JEM mène une attaque sans précédent contre Omdourman, ville voisine de Khartoum, faisant plus de 220 morts.
- Mandats de la CPI -
En 2009, la Cour pénale internationale (CPI) lance un mandat d'arrêt contre le président soudanais Omar el-Béchir, accusé de crimes de guerre et contre l'humanité au Darfour, puis en 2010 un mandat d'arrêt pour génocide.
Après des mois d'accalmie, les combats reprennent fin 2010 à la suite de la rupture d'un accord de 2006 avec une faction du SLM. Plus de 2.300 morts dans l'année, selon l'ONU.
- Front révolutionnaire -
En novembre 2011, les principaux groupes armés du Darfour ratifient avec la branche nordiste de l'ex-rébellion sudiste un document sur la création d'un Front révolutionnaire visant à renverser le régime.
Khartoum accuse le JEM de s'être allié avec le Soudan du Sud, indépendant depuis 2011 et qui soutient, selon Khartoum, des révoltes armées dans le Kordofan-Sud et le Nil Bleu. Juba dément.
- Exactions -
En mars 2014, l'ONU dénonce les restrictions imposées aux humanitaires et l'accroissement du nombre de déplacés.
Le Conseil de sécurité enjoint la Minuad à protéger plus efficacement la population. En octobre, l'ONU la critique pour avoir minimisé des exactions attribuées aux forces soudanaises.
En novembre, Omar el-Béchir réclame un "programme clair" pour le départ de la Minuad, avec laquelle les relations se sont dégradées, les Casques bleus enquêtant sur des accusations de viol collectif perpétré par des soldats soudanais.
- Cessez-le-feu -
En avril 2016, un référendum controversé maintient la division du Darfour en cinq Etats.
Le gouvernement décrète en juin un cessez-le-feu unilatéral.
En août, des négociations échouent entre pouvoir et rebelles sur la cessation des hostilités au Darfour, au Nil Bleu et au Kordofan-Sud.
Fin septembre, Amnesty International accuse Khartoum d'avoir procédé à plusieurs attaques chimiques, tuant des civils dans l'ouest. Khartoum dément.
- Béchir destitué -
Le 11 avril 2019, Omar el-Béchir est destitué par l'armée et arrêté, après quatre mois de contestation populaire.
En août, les nouvelles autorités chargées d'assurer la transition vers un régime civil promettent de pacifier les régions en conflit.
Le 22 décembre, la justice soudanaise annonce l'ouverture d'une enquête sur les crimes commis au Darfour à partir de 2003.
- Pourparlers pour la paix -
Le 24 janvier 2020, une coalition de plusieurs rébellions annonce avoir conclu un protocole d'accord avec le gouvernement.
Le 11 février, un membre du Conseil souverain soudanais, constitué pour superviser la transition politique, affirme qu'Omar el-Béchir sera remis à la CPI.
- Kosheib détenu par la CPI -
Le 9 juin, Ali Kosheib, chef des milices Janjawids recherché depuis 2007, est détenu par la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés au Darfour.
Le 15 juin, un procureur soudanais estime que l'extradition de Béchir vers la CPI n'est pas "nécessaire".
Le 28 juillet, la Minuad appelle Khartoum à déployer "au plus vite" les forces de sécurité au Darfour, après une série de tueries.
- Accord de paix -
Le 31 août, le gouvernement et la majorité des groupes rebelles paraphent un accord de paix.
Le texte est signé le 3 octobre à Juba, au Soudan.