18.11.2003 - TPIR/GOUVERNEMENT II - LA DEPOSITION DU PREMIER TEMOIN A CHARGE AURA DURE 9 JOURS

Arusha 18 novembre 2003 (FH) – Le premier témoin à charge dans le procès dit « gouvernement II » regroupant quatre anciens membres du gouvernement intérimaire rwandais en cours devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a clos mardi sa déposition qui a duré 9 jours. Les anciens ministres de la santé, Casimir Bizimungu, de la fonction publique,Prosper Mugiraneza, des affaires étrangères, Jérôme Bicamumpaka et du commerce, Justin Mugenzi répondent de six chefs d’accusation de génocide et de crimes contre l’humanité.

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Ils plaident non coupable.

l'enquêteur en chef du bureau du procureur, le Zambien Maxwell Ephrem Nkole, cité comme témoin par le procureur, a mené sept ans d’enquêtes sur le génocide de 1994 au Rwanda.

Sa déposition visait, selon le substitut kenyan du procureur, Paul Ng’arua, à jeter les bases de cette affaire considérée comme l’une des plus importantes ouvertes devant la juridiction internationale.

Au dernier moment de sa déposition mardi, M.E.Nkole a été contre-interrogé par les avocats de Jérôme Bicamumpaka et Prosper Mugiraneza. Il avait déjà répondu aux autres équipes de défense.

Le défenseur canadien de Jérôme Bicamumpaka, Me Pierre Gaudreau a surtout mis en doute une allégation du témoin selon laquelle l’accusé est un membre fondateur de la célèbre Radio télévision libre des mille collines (RTLM).

« Dans tous les documents que vous avez présentés, y en a-t- il un seul qui prouve que M. Bicamumpaka est un membre fondateur de la RTLM ? », a demandé l’avocat.

Par le biais de ce témoin, l’accusation a déposé, lors de l’interrogatoire principal, plus d’une centaine de pièces à conviction.

« M.Bicamumpaka était connu pour être un membre fondateur de la RTLM », a répondu M.Nkole soulignant que « d’autres témoins viendront le confirmer ».

La défense de Mugiraneza a, quant à elle, contesté la fiabilité du bilan des victimes tel que présenté par Nkole.

Partant du fait que le témoin a reconnu que son équipe n’a pu ouvrir que quelques charniers, le Canadien Me Christian Gauthier a suggéré que les chiffres du rapport Nkole ne sauraient faire autorité.

« Des témoins nous ont fourni le nombre des membres de leur famille tués, enlevés, ou portés disparus », a expliqué Nkole ajoutant s’être également inspiré de rapports d’experts. « Il s’agit d’une estimation, on ne saura jamais le nombre exact des
victimes », a-t-il conclu à ce sujet.

Même si sa déposition est terminée, Nkole se présentera mercredi dans le prétoire car l’avocate canadienne de Casimir Bizimungu, Me Michelyene Chénard - Saint Laurent entend plaider une requête en sa présence.

Le procès se déroule devant la deuxième chambre de première instance duTPIR présidée par le juge Asoka de Zoysa Gunawardana du Sri Lanka, assisté des juges Khalida Rashid Khan du Pakistan et Lee Gacuiga Muthoga du Kenya.

ER/CE/GF/FH (GVII'1118'A)