Sa déposition vise à jeter les bases de la cause du procureur, selon le représentant du parquet, le Kenyan Paul Ng’arua.
L’avocate canadienne de Bizimungu, Me Michelyne Chénard Saint Laurent a mis en doute l’originalité du rapport de Nkole. « Votre rapport reprend les
chiffres (de personnes tuées) du rapport Rousseau », a martelé l’avocate à plusieurs reprises.
Le chercheur belge Eric Rousseau a mené une enquête sur les sites de massacres au Rwanda en 1994. « Nous nous sommes inspirés abondamment du
rapport Rousseau. Mais nous avons aussi analysé ces chiffres avec des témoins indépendants », a répondu le témoin.
Il a par ailleurs indiqué que son équipe a confronté le travail de Rousseau avec des rapports de l’ancienne Mission des Nations Unies pour l’assistance
au Rwanda (MINUAR) et d’organisations de défense des droits de l’homme.
« Comment se fait- il que vos observations et commentaires soient les mêmes que ceux du rapport Rousseau ? », a demandé Me Saint Laurent.
« Nous sommes parvenus à la même conclusion », a riposté M.Nkole.
Casimir Bizimungu est co- accusé avec ses anciens collègues des affaires étrangères, Jérôme Bicamumpaka, du commerce Justin Mugenzi et de la fonction
publique, Prosper Mugiraneza.
Ils répondent de six chefs d’accusation de génocide et de crimes contre l’ humanité.
Les débats se déroulent devant la deuxième chambre de première instance duTPIR présidée par le juge Asoka de Zoysa Gunawardana du Sri Lanka, assisté
des juges Khalida Rashid Khan du Pakistan et Lee Gacuiga Muthoga du Kenya.
Le juge Muthoga n’a pas siégé vendredi. Le procès se poursuivra lundi avec la suite du contre- interrogatoire du témoin.
ER/CE/FH (GVII’1114’A)