06.11.2003 - TPIR/NDINDABAHIZI - LE QUINZIEME TEMOIN A DECHARGE DEPOSE ENTIEREMENT A HUIS CLOS

Arusha, le 6 novembre 2003 (FH) - Le quinzième témoin à décharge dans le procès de l'ancien ministre rwandais des finances, Emmanuel Ndindabahizi, a déposé entièrement à huis clos devant le Tribunal international pour le Rwanda (TPIR). Emmanuel Ndindabahizi, 53 ans, répond de trois chefs de génocide et de crimes contre l'humanité portant sur des massacres de Tutsis dans sa région natale de Kibuye (ouest du Rwanda) en 1994.

1 min 34Temps de lecture approximatif

Il plaide non coupable.

En demandant le huis clos, l'avocat principal de Ndindabahizi, le Français Me Pascal Besnier, a expliqué que le témoin, désigné sous le pseudonyme "DQ" pour des raisons de protection, a occupé des fonctions officielles au Rwanda, ajoutant que "les risques qu'il soit identifié sont élevés". Le procureur ne s'y est pas opposé.

Ayant entendu les parties, le juge président, le Norvégien Erik Mose, a indiqué qu'après avoir parcouru la déclaration écrite du témoin, il estimait que le huis clos était de rigueur.

Le treizième témoin à décharge avait également été entendu à huis clos. Me Besnier avait expliqué que c'était "une très proche parente D'une victime. Et cela va être au centre de son témoignage. Je crois en conséquence que témoigner en public l'exposerait à une identification assez facile".

Vendredi après-midi, Emmanuel Ndindabahizi citera son seizième témoin à décharge. Il lui restera alors trois témoins des faits et un expert. Ndindabahizi témoignera en dernier lieu.

l'expert que citera Ndindabahizi est l'historien français Bernard Lugan, professeur à l'université de Lyon III en France.

Bernard Lugan a également enseigné l'histoire à l'université nationale du Rwanda de 1971 à 1983. Auteur de plusieurs livres et articles sur l'histoire de l'Afrique, Bernard Lugan a écrit notamment "Histoire du Rwanda. De la préhistoire à nos jours" en 1997.

Evoquant les massacres de 1994 à travers les campagnes rwandaises, l'auteur indique notamment que "un peuple était devenu fou, échappant à tous les repères moraux ou religieux, accomplissant son"devoir" génocidaire avec l'application obstinée que mettent ces frustes paysans à tous ce qu'ils entreprennent".

Le procès Ndindabahizi se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR, présidée par le juge norvégien Erik Mose, assisté de l'Ougandaise Solomy Balongi Bossa et de la Pakistanaise Khalida Rachid Khan.

Il alterne avec le procès de quatre hauts gradés des ex-Forces armées rwandaises (FAR) devant la même chambre autrement composée.

AT/GF/FH (NB'1106A)