05.11.2003 - TPIR/NDINDABAHIZI - NDINDABAHIZI N'A PAS ETE IMPLIQUE DANS DES MASSACRES, SELON UN TEMO

Arusha, le5 novembre 2003 (FH) - Un témoin de la défense a affirmé lors de sa déposition mercredi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) que l'ancien ministre des Finances sous le gouvernement intérimaire, Emmanuel Ndindabahizi, n'avait pas été impliqué dans le génocide anti-tutsi de 1994, "Pendant les événements, je n'ai pas vu Ndindabahizi. Je n'ai rien entendu l'impliquant dans ces événements", a déclaré le quatorzième témoin de la défense au cours de son interrogatoire principal.

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Emmanuel Ndindabahizi répond de trois chefs D'accusation de génocide et de crimes contre l'humanité portant sur des massacres de Tutsis dans sa province natale de Kibuye (ouest du Rwanda). Il plaide non coupable.

Le témoin résidait à Kibuye en 1994. Il a été lui-même détenu au Rwanda pendant quatre ans, accusé de génocide. Il a été relaxé, faute de preuves.

Parlant de son propre cas, le témoin a déclaré que : "il y a des gens qui utilisent le génocide par jalousie".

Le témoin a notamment indiqué qu'Emmanuel Ndindabahizi n'a pas incité au génocide ni distribué des machettes qui ont servi à tuer les Tutsis à Kibuye. Le témoin a maintenu que l'accusé n'était pas à Kibuye au moment des massacres. Un ministre était un homme important, son passage ne pouvait passer inaperçu, a-t-il dit en substance.

Le témoin a par ailleurs déclaré avoir été "surpris" D'apprendre que quiconque faisait partie du gouvernement intérimaire était susceptible D'être poursuivi pour génocide", disculpant Emmanuel Ndindabahizi.

Le témoin a souligné que l'accusé ne pratiquait pas la discrimination ethnique.

Jeudi, le quatorzième témoin de la défense sera contre-interrogé par le procureur. Emmanuel Ndindabahizi est défendu par deux avocats français: Me Pascal Besnier et Me Guillaume Marçais. Le parquet est, quant à lui, représenté par le Nigérian Charles Adeogun-Philipps et le Tanzanien Wallace Kapaya.

Le procès se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR, présidée par le juge norvégien Erik Mose, assisté de l'Ougandaise Solomy Balongi Bossa et de la Pakistanaise Khalida Rachid Khan.

AT/GF/FH (NB'1105A)