02.09.2003 - TPIR/MILITAIRES I - LE PROCES DES MILITAIRES I S'EST POURSUIVI A HUIS CLOS MARDI

Arusha, le 2 septembre 2003 (FH) - Le procès de quatre hauts gradés des ex-Forces armées rwandaises (FAR) s'est poursuivi mardi à huis clos devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda, a constaté l'agence Hirondelle. l'accusation a cité son douzième témoin, une dame désignée par les lettres "AS" pour préserver son anonymat.

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Lors D'une brève séance publique au début de son témoignage, Mme AS n'a reconnu qu'un seul des quatre accusés dans ce procès, l'ancien commandant de la région militaire de Gisenyi (ouest du Rwanda), le lieutenant-colonel Anatole Nsengiyumva.

Mme AS a rapporté que dans la nuit du 8 au 9 avril 1994, deux jours après le déclenchement du génocide, elle a tenté de se réfugier dans l'ex-Zaïre (actuelle République démocratique du Congo) mais qu'elle a été bloquée par des miliciens affiliés à l'ex-parti présidentiel rwandais, les Interahamwe, qui contrôlaient les barrages routiers.

Le procureur affirme que les Interahamwe ont été le fer de lance du génocide.

Le témoin AS, qui se trouvait en compagnie de réfugiés tutsis, a indiqué qu'elle avait finalement réussi à passer la frontière, après l'intervention D'Anatole Nsengiyumva.

Le parquet allègue que le commandant militaire de Gisenyi avait autorité sur les Interahamwe de la place durant le génocide.

Le lieutenant-colonel Anatole Nsengiyumva est co-accusé avec l'ancien directeur de cabinet au ministère de la défense, le colonel Théoneste Bagosora, considéré par le parquet comme "cerveau du génocide", l'ancien responsable des opérations militaires à l'Etat major de l'armée, le général de brigade Gratien Kabiligi, ainsi que l'ancien commandant du bataillon para-commando de Kanombe (Kigali), le major Aloys Ntabakuze.

Ils sont poursuivis notamment pour conspiration en vue du génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre. Ils plaident non coupable. Les observateurs estiment que ce procès, ouvert sur le fond en avril 2002, est l'un des plus importants dont le TPIR est saisi.

l'accusation devrait clôturer sa preuve à la fin de l'année.

Connu sous l'appellation "Militaires I", ce procès se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR, présidée par le juge norvégien Erik Mose, assisté des juges russe Serguei Aleckseievich et fidjien Jai Ram Reddy.

Un second procès regroupant D'autres hauts gradés des ex-FAR, dont leur ancien chef D'Etat major, le général Augustin Bizimungu, devrait commencer dans les prochains mois.

Mercredi, Mme AS sera interrogée par les avocats de la défense.

Le TPIR a été créé en novembre 1994 pour juger les principaux responsables du génocide au Rwanda, qui a fait près D'un million de morts, essentiellement des Tutsis et des Hutus modérés, selon les autorités rwandaises. A ce jour, il a prononcé 13 condamnations et un acquittement.

GA/AT/GF/FH (Ml'0902A)