29.08.2003 - TPIR/NDINDABAHIZI - LE PROCES DE l'ANCIEN MINISTRE EMMANUEL NDINDABAHIZI S'OUVRE LUNDI

Arusha, le 29 août 2003 (FH) - Le procès de l'ancien ministre des finances sous le gouvernement intérimaire, Emmanuel Ndindabahizi, va commencer lundi prochain devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Emmanuel Ndindabahizi, 53 ans, répond de trois chefs D'accusation de génocide et de crimes contre l'humanité.

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Le parquet allègue que "depuis la première semaine D'avril 1994 à juin 1994, Ndindabahizi a mené une campagne D'extermination contre la population civile Tutsie" dans sa préfecture D'origine à Kibuye (ouest du Rwanda).

Au cours de cette période, l'accusé aurait notamment conduit des attaques contre des réfugiés Tutsis sur les collines de Bisesero, en commune Gishyita. Il lui est reproché également D'avoir organisé des massacres en commune Gitesi.

"Cette campagne (D'extermination) était concentrée dans la région où Ndindabahizi avait passé son enfance, et où il avait émargé dans l'administration locale avant de devenir membre du gouvernement", poursuit l'accusation.

Emmanuel Ndindabahizi plaide non coupable. Il a été arrêté le 12 juillet 2001 à Verviers en Belgique, et transféré deux mois plus tard au centre de détention des Nations Unies à Arusha. l'accusé est défendu par deux avocats français, Me Pascal Besnier et Me Guillaume Marçais.

Le procès Ndindabahizi va se dérouler devant la première chambre de première instance du TPIR, présidée par le juge norvégien Erik Mose, assisté des juges russe Serguei Aleckseievich et fidjien Jai Ram Reddy.

En alternance avec le procès des militaires
Une source bien informée a indiqué que ce procès devrait se dérouler en alternance avec, avec celui de quatre hauts gradés des ex-Forces armées rwandaises (FAR) dont est saisie la même chambre.

Ajourné le 18 juillet dernier, le procès de ces militaires est considéré comme un des plus importants devant le TPIR.

Il concerne l'ancien directeur de cabinet au ministère de la défense, le colonel Théoneste Bagosora, l'ancien responsable des opérations militaires à l'Etat major de l'armée, le général de brigade Gratien Kabiligi, l'ancien commandant de la région militaire de Gisenyi (ouest du Rwanda), le lieutenant-colonel Anatole Nsengiyumva, ainsi que l'ancien commandant du bataillon para-commando de Kanombe (Kigali), le major Aloys Ntabakuze.

Accusés notamment D'entente en vue de commettre le génocide et de crimes de guerre, tous plaident non coupable.

La représentante américaine du procureur, Barbara Mulvaney, a indiqué qu'elle entend citer une trentaine de témoins au cours de cette session qui commence lundi.

Le régime D'alternance, qui vise à accélérer les procès, avait été initié l'année dernière devant la première chambre.

Le Juge Mose avait estimé que ce nouveau rythme de travail avait été un succès.

GA/AT/GF/FH (ND'0829A)