27.08.2003 - TPIR/GACUMBITSI - LE PARQUET A CLOTURE SES MOYENS DE PREUVE

Arusha, le 27 août 2003 (FH) - Le procureur a clôturé sa preuve mercredi dans le procès de l'ancien maire de Rusumo (province Kibungo, est du Rwanda), Sylvestre Gacumbitsi, poursuivi pour génocide et crimes contre l'humanité, devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Ce procès a commencé le 28 juillet dernier.

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C'est la première fois que le parquet clôture sa preuve en moins D'un mois.

Sur 24 témoins initialement annoncés, le procureur en a seulement cité quinze.

Sylvestre Gacumbitsi, 56 ans, répond de cinq chefs D'accusation portant sur des massacres de Tutsis et des viols commis à différents endroits de sa commune, dont l'église catholique de Nyarubuye, où vingt mille Tutsis auraient été tués en avril 1994.

Le dernier témoin de l'accusation, l'historienne américaine et activiste des droits de l'homme Alison Des Forges, a cependant déclaré que bien qu'il soit difficile D'établir le nombre de Tutsis tués à l'église Nyarubuye, elle pensait qu'il devrait se situer en dessous de dix mille.

Alison Des Forges a indiqué que la commune Rusumo était habitée par environ quatre mille Tutsis en 1994 mais que des Tutsis originaires D'autres communes y avaient cherché refuge à ce moment-là. Le témoin a précisé qu'il faudrait également tenir compte du fait qu'il y a eu des rescapés.

Sylvestre Gacumbitsi, qui plaide non coupable, est défendu par les avocats camerounais Me Kouengoua et Me Anne Mbattang.

La défense a suggéré que des cadavres retrouvés sur place par le témoin en août 1994 sont imputables à l'ex-rébellion à dominante tutsie, le Front patriotique rwandais (FPR), qui contrôlait cette région depuis fin avril.

Me Kouengoua a relevé que Alison Des Forges n'a pas fait allusion à Sylvestre Gacumbitsi lors de sa déposition, ajoutant que le nom de son client, ni le lieu allégué des massacres imputés à l'accusé, ne figurent dans aucune de ses recherches.

Mme Des Forges a soutenu que "les événements de Rusumo ne se sont pas déroulés dans le vide, mais dans un contexte plus vaste [du génocide rwandais]". "C'est dans ce contexte que je suis venue témoigner", a-t-elle indiqué.

Le procès se déroule devant la troisième chambre de première instance du TPIR, présidée, dans cette affaire, par la juge sénégalaise Andrésia Vaz et comprenant, en outre, les juges fidjien Jai Ram Reddy et russe Serguei Aleckseievich Egorov.

Jeudi, la chambre et les parties tiendront "une conférence de mise en état", à huis clos, pour déterminer la date à laquelle reprendra le procès. La date envisagée est le 6 octobre. La prochaine étape sera la présentation des moyens à décharge.

GA/AT/GF/FH (GA'0827A)