23.04.2003 - TPIR/KAJELIJELI - L’ACCUSE CLOT SA DEPOSITION

Arusha, le 23 avril 2003 (FH) - l'ex-maire de Mukingo (province de Ruhengeri, nord du Rwanda), Juvénal Kajelijeli, poursuivi pour génocide, a clos sa déposition mercredi, devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Vingt-huitième et dernier témoin de la défense dans son procès, Juvénal Kajelijeli avait commencé à témoigner pour sa propre défense le 14 avril dernier.

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Il répond de onze chefs d’accusation de génocide et crimes contre l’humanité portant sur des massacres de Tutsis dans la commune Mukingo et dans la région environnante, entre avril et juillet 1994.

Il a clos sa déposition en se défendant d’avoir supervisé des barrages routiers dans les communes de Mukingo et Nkuli lors du génocide des Tutsis rwandais en 1994.

Selon l’ex-maire, il y avait, dans chacune des deux communes, un barrage routier tenu par des militaires. "Les Tutsis franchissaient-ils facilement ces barrages ?", a demandé la représentante du Procureur, la Nigériane Ifeona Ojemini.

"Je n’y ai pas prêté attention", a répondu l’ex-responsable administratif, assurant n’avoir jamais tenu de barrage routier, et ne s'y être jamais arrêté.

Le témoignage de Juvénal Kajelijeli marque la clôture de la présentation des moyens de preuve de la défense dans cette affaire. L’accusation avait, quant à elle, achevé la présentation de sa preuve le 10 avril 2002, après avoir cité 14 témoins.

Juvénal Kajelijeli a dirigé la commune Mukingo de 1988 à 1993 puis de juin à juillet 1994, date à laquelle il s’est réfugié dans l’est de l’actuelle la République démocratique du Congo (ex-Zaïre). Son exil l'a ensuite conduit à Kinshasa, à Brazzaville (Congo- Brazzaville) puis à Cotonou (Bénin), où il a été arrêté le 5 juin 1998.

Kajelijeli est défendu par l’avocat américain Lennox Hinds, assisté du Congolais Me Nkeyi Bompaka.

Les juges et les parties se retrouveront jeudi pour examiner quelques requêtes pendantes et fixer le calendrier de la prochaine session. La session qui s’achève avait débuté le 31 mars dernier.

Le procès se déroule devant la deuxième chambre de première instance du TPIR présidée par le juge tanzanien William Hussein Sekule , et comprenant, en outre, les juges Arlette Ramaroson de Madagascar et Winston Churchill Matanzima Maqutu du Lesotho.

La chambre alterne ce procès avec celui de l’ancien ministre de l’ Enseignement supérieur Jean de Dieu Kamuhanda et celui des six accusés du groupe de Butare (sud du Rwanda). Le procès Kamuhanda reprendra le 28 avril, pour une session qui s'achèvera le 22 mai.

ER/CE/GF/FH (KJ'0423A)