09.04.2003 - TPIR/KAJELIJELI - LES MASSACRES DE 1994 SONT LA CONSEQUENCE DE LA GUERRE, SELON UN EXPE

Arusha, le 9 avril 2003) (FH)- Un témoin expert cité par la défense de l’ex-maire de Mukingo (province de Ruhengeri, nord du Rwanda), Juvénal Kajelijeli, poursuivi pour génocide, a déclaré que les massacres de Tutsis en 1994 sont la conséquence de la guerre, mercredi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). "C’est ce conflit armé, tel qu’il a évolué, qui a abouti à ces pertes en vies humaines.

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Les auteurs ? C’est une question complexe. Je ne sais pas dire précisément si c’est tel ou tel", a indiqué le professeur François-Xavier Bangamwabo lors de son contre-interrogatoire.

Le linguiste rwandais, actuellement réfugié en Afrique du sud, a signalé que "la situation était explosive, le désordre généralisé, les autorités dépassées."

La représentante nigériane du procureur Ifeoma Ojemeni a suggéré que le rapport D'expertise du professeur Bangamwabo ne s’attarde pas sur les massacres commis par des Hutus alors qu’il fournit des détails lorsqu’il aborde des exactions qu’il attribue au Front patriotique rwandais (FPR, l'ancien mouvement rebelle à dominante tutsie actuellement au pouvoir à
Kigali).

"J’ai évoqué des pertes de vies de Rwandais en général, mais en montrant des éléments auxquels les humanitaires ou les agents des droits de l’homme ne s’intéressent pas" a expliqué Bangamwabo.

Il a indiqué qu’il voulait "attirer l’attention sur des faits moins médiatisés."

Le témoin s’est par ailleurs défendu de "nourrir un sentiment de haine ou de mépris envers le FPR".

Le contre-interrogatoire a duré deux jours au cours desquels le président de la chambre, le Tanzanien William Hussein Sekule, a dû demander à plusieurs reprises au témoin de donner des "réponses concises et précises".

François-Xavier Bangamwabo est l’avant dernier-témoin de la défense, avant l’accusé lui-même dont la déposition commence jeudi.

Juvénal Kajelijeli répond de onze chefs d’accusation de génocide et crimes contre l’humanité portant sur des massacres de Tutsis dans la commune Mukingo et ses environs. Il plaide non coupable.

Le procès se déroule devant la deuxième chambre de première instance du TPIR comprenant, outre le juge Sekule, les juges Arlette Ramaroson de Madagascar et Winston Churchill Matanzima Maqutu du Lesotho.

ER/AT/GF/FH(KJ'0409A)