En octobre dernier, un autre témoin à charge, dénommé SU, avait fait les mêmes allégations concernant l'ancienne ministre.
Interrogée par Me Gregory Townsend, le témoin, une femme tutsie, a déclaré que l'accusée avaient lancé ces ordres devant D'autres autorités qui assistaient à des réunions à la préfecture de Butare, notamment les co-accusés Sylvain Nsabimana (ancien préfet de Butare), Joseph Kanyabashi (ancien maire de Ngoma) et son fils Arsene Shalom Ntahobali, qui faisait partie des Interahamwe (milice du MRND, le parti au pouvoir à l'époque).
Les deux autres accusés dans ce procès sont l'ancien préfet de Butare Alphonse Ntezirayayo, qui a succédé à Nsabimana, et l'ancien maire de Muganza, Elie Ndayambaje.
SS a également indiqué que, durant son séjour au bureau de la préfecture en compagnie de 1000 autres réfugiés, Pauline Nyiramasuhusko arrivait souvent dans un pick-up accompagnée de soldats en armes et de miliciens Interahamwe pour emmener des réfugiées et les tuer. "Je l'ai vu de mes propres yeux trois fois," a déclaré SS.
Selon elle, une femme qui voulait sauver son enfant a été battue et tuée par les Interahamwe. Son corps a ensuite été chargé dans pick-up avec D'autres réfugiés puis emmené.
Le procès Butare se poursuit mardi avec le contre-interrogatoire de SS. Il se déroule devant la deuxième chambre de première instance du TPIR présidée
par le juge tanzanien William Hussein Sekule et comprenant en outre les juges malgache Arlette Ramaroson et Winston Churchill Matanzima Maqutu du Lesotho.
CE/NI/GF/FH (BU'0304A)