Les co-accusés, suspectés D'avoir perpétré le génocide dans la province de Butare (sud du Rwanda), plaident non-coupables.
RE, qui dépose depuis lundi, a déclaré à la cour qu'elle voulait demander à Ntahobali s'il conduisait un véhicule Toyota Pick-up lorsqu'il avait transporté des réfugiés tutsis des bureaux de la préfecture de Butare jusqu'à une forêt voisine appelée Rwabayanga, où ils ont été exécutés.
Le co-conseil de Ntahobali, le Canadien Normand Marquis, contre-interrogeait alors le témoin. Il cherchait à savoir si RE avait vu Ntahobali conduire le véhicule. RE avait déclaré que des survivants qui s'étaient échappés de la forêt de Rwabayanga lui avaient affirmé que Ntahobali était bien au volant du pick-up. C'est lorsque Me Marquis lui a demandé pourquoi elle n'avait pas mentionné ce fait dans sa déposition initiale que RE a demandé à la chambre de lui donner la permission de poser cette question à Ntahobali.
"Je suis ici pour témoigner en détail et J'ai bien conscience que je suis un témoin. Me permettez-vous de parler directement à la personne qui conduisait le véhicule ? " a demandé RE.
l'attitude du témoin a amené le juge-président William Hussein Sekule à intervenir et à demander à RE de répondre aux questions sans faire de commentaires.
Après l'intervention du juge Sekule, le témoin a déclaré : "Quand je réponds aux questions qui me sont posées par la défense, on me dit que J'ai tendance
à me contredire. Puisque je suis ici pour donner des détails, que suis-je supposée faire ?"
Lors de l'interrogatoire principal, RE avait indiqué que Ntahobali, accompagné de sa mère Pauline Nyiramasuhuko et D'un membre des Interahamwe nommé Kazungu, s'étaient rendus aux bureaux de la préfecture de Butare pour y prendre des hommes et des jeunes filles tutsis. Les Interahamwe avaient exécuté les hommes et violé les filles dans la forêt.
Interrogée par Me Marquis sur la façon dont Ntahobali était vêtu lorsqu'il s'est rendu aux bureaux de la préfecture, le témoin a répondu qu'il portait un uniforme militaire et une arme.
RE a admis qu'elle n'avait pas mentionné dans sa déclaration aux enquêteurs certains des détails qu'elle a livrés à la cour lundi. Elle a indiqué qu'elle ne leur avait donné qu'un résumé.
"J'ai déclaré aux enquêteurs ce que je savais en quelques mots. Mais je suis ici pour décrire en détail ce que J'ai vu," a indiqué RE.
Le conseil de Nsabimana, Charles Tchakounte Patie du Cameroun, a débuté son contre-interrogatoire du témoin dans l'après-midi.
Le procès Butare se déroule devant la deuxième chambre de première instance du TPIR présidée par le juge tanzanien William Hussein Sekule et comprenant en outre les juges malgache Arlette Ramaroson et Winston Churchill Matanzima Maqutu du Lesotho.
CE/PJ/GF/FH (BT'0226A)