Imanishimwe a indiqué qu’il était de notoriété publique pour les représentants du parquet dans ce procès qu’Habyarimana avait été tué par le FPR. « C’est difficile à prouver car le FPR a été au pouvoir depuis lors, et l’est encore », a ajouté l’accusé.
Imanishimwe est accusé de génocide en compagnie de deux autres hauts responsables du gouvernement intérimaire, l’ancien préfet de Cyangugu, Emmanuel Bagambiki et l’ancien ministre des Transports et des Communications, André Ntagerura. Imanishimwe dépose pour sa propre défense depuis lundi.
L’accusé a également affirmé ne pas avoir réagi aux massacres perpétrés dans la préfecture de Cyangugu, ni arrêté quiconque, car sa mission était de défendre les frontières. Il n’était pas en charge de la sécurité intérieure qui, selon lui, incombait à une autre autorité, celle du commandant de la gendarmerie, le colonel Bavugameshi, en qui il avait toute confiance.
"Je ne pouvais pas prendre d’initiative car, parfois, la hiérarchie militaire ne les apprécie pas”, a-t-il déclaré avant d’ajouter qu’il devait se conformer aux règles militaires stipulées dans son contrat.
Un peu plus tôt dans la journée, l’accusé avait admis avoir assisté à plusieurs réunions de sécurité, dont deux auxquelles tous les maires avaient participé. Mais il a nié avoir eu connaissance de l’existence de listes de personnes à tuer.
Imanishimwe subira son ré-interrogatoire vendredi matin.
Le procès de Cyangugu se déroule devant le troisième chambre du TPIR, composée du juge-président Lloyd George Williams de St. Kitts et Nevis et des juges russe Yakov Ostrovsky et slovène Pavel Dolenc.
CE/NI/GF/FH (CY-0123e)