21.01.2003 - TPIR/KAMUHANDA - UN DES FRERES DE KAMUHANDA EST EN PRISON POUR GENOCIDE, ADMET UN TEMOI

Arusha, le 21 janvier 2003 (FH) – Un des frères de l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, Jean de Dieu Kamuhanda, a été emprisonné à Kigali pour génocide, a admis un témoin à décharge mardi devant le Tribunal Pénal International pour le Rwanda. Le frère de Kamuhanda en question, un certain Karegezi, aurait été accusé d’ avoir pris part aux massacres de Tutsis perpétrés dans la commune de Gikomero et emprisonné, a-t-on appris lors du contre-interrogatoire par le représentant du procureur David Moore du treizième témoin de la défense dénommé GPK Le témoin, un homme d’affaires hutu, a admis a contrecoeur que Karegezi se trouvait en prison suite à son implication supposée dans les massacres.

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« Il est en prison pour avoir éventuellement participé aux massacres de Gikomero et principalement parce qu’il possédait une arme à feu. Ce ne sont là que des suspicions, car il n’y a pas de preuve », a indiqué le témoin.

"On a dit qu’il était fortement impliqué dans les tueries”, a alors demandé Me Moore au témoin. « Ce n’est pas vrai. Même ceux qui n’ont pas participé (à des tueries) se trouvent en prison dans l’attente d’un procès”, a répondu GPK.

Me Moore a ensuite demandé au témoin pourquoi il n’avait pas mentionné le nom de deux frères de Kamuhanda aux officiels du Ministère de la Justice, alors qu’il avait évoqué d’autres personnes impliquées dans les massacres. Le témoin a rétorqué ne pas les avoir vu commettre de crime à Gikomero en avril 1994.

GPK a également déclaré que Kamuhanda, qu’il connaissait, n’avait jamais distribué d’armes et ne se trouvait pas à Gikomero pendant le génocide. “On ne l’y a jamais vu. Ceux qui ont prétendu le contraire ont leur raisons », a indiqué le témoin.

GPK a ensuite déclaré à la chambre avoir été le témoin du meurtre, par les Interahamwe, des Tutsis qui avaient cherché refuge à la paroisse de Gikomero le 12 avril 1994.

GPK a déposé principalement à huis-clos mardi.

Kamuhanda répond de neuf chefs d’accusation, dont génocide, complicité dans le génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité, notamment ceux de
viol et de meurtre. Ces crimes auraient été perpétrés à Gikomero (province de Kigali, centre du Rwanda), la commune natale de l’accusé. Celui-ci plaide non-coupable.

Le procès se poursuit mercredi devant la chambre II, composée du juge tanzanien William Hussein Sekule, de la juge malgache Arlette Ramaroson et du juge Winston Churchill Matanzima Maqutu, du Lesotho.

CE/PJ/GF/FH (KH-0121e)