15.01.2003 - TPIR/KAMUHANDA - DEPOSITION DU DIXIEME TEMOIN DE LA DEFENSE

Arusha, le 15 janvier 2003 (FH)- Le procès de l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, Jean de Dieu Kamuhanda, s’est poursuivi mercredi devant le Tribunal Pénal International pour le Rwanda avec la déposition du dixième témoin de la défense. Kamuhanda répond de neuf chefs d’accusation, dont génocide, complicité dans le génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité, notamment ceux de viol et de meurtre.

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Ces crimes auraient été perpétrés à Gikomero (province de Kigali, centre du Rwanda), la commune natale de l’accusé. Celui-ci plaide non-coupable.

Le témoin protégé, surnommé GPR pour préserver son anonymat, a principalement déposé sur le massacre des Tutsis qui avaient cherché refuge dans la paroisse de Gikomero le 12 avril 1994. Son mari fait partie des victimes.

GPR, qui résidait près de l’église, a déclaré avoir vu les assaillants massacrer les vaches des victimes à l’extérieur de l’église où les corps étaient éparpillés. “Je n’ai pas entendu de coups de feu, mais les réfugiés ont été tués avec les armes que possédaient les assaillants,” a-t-elle ajouté.

GPR a indiqué que seuls deux Tutsis avaient survécu à l’attaque menée par les Interahamwe, ajoutant que ces derniers avaient ensuite pillé sa maison ainsi que celle du pasteur avant de quitter la commune.

Elle a également répondu ne jamais avoir vu Kamuhanda de sa vie. Elle ne connaissait que le père de l’ancien ministre, qui était son voisin, avant de préciser que Kamuhanda ne se trouvait pas parmi les assaillants de la paroisse. « Je n’ai entendu personne mentionner le nom de Kamuhanda. S’il avait été présent à Gikomero, la population en aurait parlé,” a-t-elle constaté

Le procès se poursuivra jeudi avec la suite de la déposition d’un nouveau témoin protégé dénommé GP. Son témoignage a débuté mercredi après-midi à huis-clos.

Le procès Kamuhanda se déroule devant la deuxième chambre de première instance, composée du juge tanzanien William Hussein Sekule, de la juge malgache Arlette Ramaroson et du juge Winston Churchhill Matanzima Maqutu, du Lesotho.

CE/PJ/GF/FH (KH-0115e)