14.01.2003 - TPIR/KAMUHANDA - KAMUHANDA N’A PAS PRIS PART AU GENOCIDE, SELON UN TEMOIN

Arusha, le 14 janvier 2003 (FH) – Un témoin de la défense cité mardi devant le Tribunal Pénal International pour le Rwanda a déclaré que Jean de Dieu Kamuhanda, ancien ministre de l’Enseignement supérieur suspecté de génocide, n’a pas participé aux massacres de Tutsis perpétrés dans sa commune natale de Gikomero, comme l’allègue le parquet. GPG, le neuvième témoin de la défense, est Tutsi.

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Il a réfuté les allégations du parquet selon lesquelles Kamuhanda aurait joué un rôle dans les massacres de Tutsis qui ont eu lieu à la paroisse de Gikomero. Selon le témoin, l’accusé ne se trouvait pas à Gikomero entre le 12 et le 14 avril 1994, dates auxquelles ces massacres auraient eu lieu. « S’il s’était trouvé à Gikomero, je l’aurais su, étant donné son poste. Et la population l’aurait également su et en aurait fait état,” a déclaré le témoin.

GPG a ajouté que, six mois après le génocide, alors que des officiels du ministère de la Justice s’étaient rendus à Gikomero pour demander à la population si
Kamuhanda avait une quelconque responsabilité dans ces massacres de Tutsis, la réponse de celle-ci fut unanimement négative : l’accusé ne s’était jamais rendu à Gikomero pendant la guerre.

Le témoin a ensuite déclaré à la cour que l’arrestation de Kamuhanda en 1999 avait surpris la population : “tous les habitants de Gikomero ont été étonné d’apprendre l’arrestation de l’ancien ministre car, d’après eux, il n’était pas impliqué dans le génocide. »

Au cours de son témoignage, GPG a également indiqué qu’il était reconnaissant à Kamuhanda d’avoir protégé sa mère pendant les attaques. « Il lui a sauvé la vie », a-t-il ajouté.

GPG a poursuivi son témoignage en réfutant les allégations du substitut du procureur David Moore selon lesquelles de nombreux habitants de Gikomero auraient déclaré Kamuhanda responsable de génocide mais auraient eu peur de l’en blâmer ou de venir témoigner contre lui devant le TPIR.

Enfin, le témoin a nié avoir “échangé” son témoignage en faveur de Kamuhanda contre la promesse de 50 000 Francs Rwandais, ainsi que l’alléguait le substitut du procureur.

"Certaines parties vous ont offert de l’argent pour déclarer que Kamuhanda n’était pas responsable des atrocités commises,” a accusé David Moore. « Je jure que je n’ai pas reçu le moindre centime de quiconque. Ma seule motivation était de dire la vérité, » a répondu GPG.

Le procès se poursuit mercredi devant le deuxième chambre du TPIR composée du juge tanzanien William Hussein Sekule, de la juge malgache Arlette Ramaroson et de Winston Churchill Matanzima Maqutu du Lésotho.
CE/PJ/GF/FH (KH-0114e)