25.11.2002 - TPIR/MILITAIRES - ALISON DES FORGES VA TERMINER SA DEPOSITION MARDI

Arusha, le 25 novembre 2002 (FH) – l'historienne américaine et actviste des droits de l'homme, Alison Des Forges, citée comme expert par le parquet, clôturera sa déposition mardi dans le "procès des militaires" en cours devant le tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). En effet, l'avocat Canadien Me André Tremblay, co-conseil de l'ancien commandant du bataillon para-commando de Kigali, le major Aloys Ntabakuze a entamé lundi, le contre-interrogatoire de l'expert.

1 min 50Temps de lecture approximatif

Dès l'entame de cet exercice, Me Tremblay a annoncé aux juges qu'il n'en aurait pas pour plus D'une journée et demi. "Peut-être moins [que cela]", a-t-il précisé.

Ntabakuze est co-accusé avec trois autres hauts officiers des ex-Forces rwandaises, dont les avocats se sont déjà succédés pour tester la crédibilité de Mme Des Forges. Il s'agit de l'ancien directeur de cabinet au ministère de la défense, le colonel Théoneste Bagosora, l'ancien responsable des opérations militaires à l'Etat major de l'armée, le général de brigade Gratien Kabiligi, l'ancien commandant de la région militaire de Gisenyi (ouest du Rwanda), le lieutenant-colonel Anatole Nsengiyumva.

Evoquant la commission militaire de 1991 qui, d’après le parquet, a mis sur pied le plan d’extermination des Tutsis, et dont faisait partie Ntabakuze, Me Tremblay a soutenu que "mon client l'avait quittée quelques jours après sa création pour aller au front avec ses soldats". Le témoin a affirmé ne pas être au courant du départ de l'accusé.

Le parquet allègue que cette commission avait D'abord pour but de "définir l'ennemi", puis de le contenir. Me Des Forges avait auparavant expliqué que le terme 'ennemi' débordait du cadre militaire pour toucher la population dans son ensemble.

Dans la matinée, Me Des Forges a allégué qu'en 1993, Nsengiyumva a procédé à la distribution d’armes à feu à Gisenyi (nord-ouest du Rwanda), dans le
cadre D'un programme D'auto-défense civile.

Elle a précisé que 900 fusils et 54.000 cartouches ont été distribués dans différentes communes, "pour faire face à une attaque supposée du FPR (Front Patriotique Rwandais, l'ex-mouvement rebelle)". La défense maintient que cette attaque a effectivement eu lieu et que la population devait s’en prémunir.

Mme Des Forges a été rappelée dans le box des témoins le 18 novembre dernier. La défense estime que le contre-interrogatoire de l'expert n'aura pas été totalement achevé mardi.

Le parquet a annoncé que son premier témoin des faits sera désigné par les lettres "ZF" pour des raisons de sécurité.

Le procès des militaires se déroule devant la troisième chambre de première instance du TPIR, présidée par le juge George Lloyd Williams de Saint Kitts
et Nevis, et composée en outre des juges, slovène, Pavel Dolenc, et sénégalaise, Andrésie Vaz.

GA/CE/GF/FH (ML-1125A)