30.10.2002 - TPIR/CYANGUGU - LES MILITAIRES DU CAMP KARAMBO VIVAIENT EN HARMONIE, SELON UN TEMOIN

Arusha, le 30 octobre 2002 (FH)- Les militaires du camp Karambo à Cyangugu (sud-ouest du Rwanda) vivaient en harmonie, D'après un témoin de la défense de l'ex-commandant de ce camp, le lieutenant Samuel Imanishimwe, lors de sa déposition mercredi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Le dix huitième témoin de la défense, "PCE", répondait à la question de savoir si des militaires avaient été arrêtés, torturés et tués au camp de Karambo entre avril et juillet 1994.

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Le parquet allègue que des militaires (et des civils) ont été tués dans ce camp durant cette période sur ordre D'Imanishimwe.

"Nous vivions en harmonie au camp Karambo où toutes les ethnies [Hutu, Tutsi et Twa] étaient représentées dans l'armée", a réagi le témoin qui s'exprimait dans sa langue natale le kinyarwanda, expliquant que dans ces conditions, "ces tueries n'étaient pas possibles".

S'agissant des civils, le témoin a nié qu'ils aient été emprisonnés ou torturés au camp Karambo avant et après le 6 avril 1994, étant donné que "le cachot (du camp) était réservé aux militaires et non aux civils"."Nous étions en bons termes avec la population", a-t-il ajouté.

Complot contre le commandant Les arrestations dont PCE a été témoin, entre avril et juillet 1994, concernaient quatre des six militaires "qui avaient planifié D'assassiner le commandant du camp [Karambo, Samuel Imanishimwe]".

"Ces militaires ont été déshabillés, désarmés et transférés au tribunal", a déclaré en substance le témoin, expliquant que "les deux autres n'ont pas été arrêtés car ils se trouvaient sur des positions qui n'étaient pas au camp".

A l'appui de ses dires, PCE a indiqué qu'il avait été blessé au front en mars 1993, et confiné au camp Karambo D'avril à juillet 1994, "où je m'occupais de tâches légères telles que la vaisselle ou l'épluchage des pommes de terre".

Au cours du contre-interrogatoire, la représentante néo-zélandaise du parquet, Andra Mobberley a suggéré que "[le témoin] n'était pas présent lors des événements". "Vous en avez tout simplement entendu parler", a-t-elle fait valoir.

Imanishimwe est co-accusé avec l'ancien préfet de Cyangugu, Emmanuel Bagambiki, ainsi que l'ex-ministre des transports et communications sous le
gouvernement intérimaire, André Ntagerura. Ils sont poursuivis pour les massacres de Tutsis perpétrés dans cette région entre avril et juillet 1994. Il plaident non coupables.

Le procès du groupe Cyangugu se déroule devant la troisième chambre de première instance du TPIR, présidée par le juge George Llyod Williams de
Saint Kitts et Nevis, et comprenant en outre les juges russe Yakov Ostrovsky, et slovène, Pavel Dolenc.

Les débats ont été ajournés à lundi prochain dans l'après-midi. Les deux témoins qui clôtureront la présente session n'arriveront pas à Arusha avant la nuit de samedi.

GA/CE/FH (CY-1030A)