29.10.2002 - TPIR/CYANGUGU - DES CIVILS N'ONT PAS ETE CONDUITS AU CAMP KARAMBO EN AVRIL 1994, SELON

Arusha, le 29 octobre 2002 (FH) - Un témoin de la défense de l'ex-commandant du camp militaire de Karambo à Cyangugu (sud-ouest du Rwanda), le lieutenant Samuel Imanishimwe, a affirmé que des civils n'y ont pas été amenés le 7 avril 1994, lors de sa déposition mardi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Le parquet allègue qu'Imanishimwe aurait été responsable des massacres de Tutsis au camp militaire de Karambo en avril 1994.

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La défense soutient qu'il n'y a jamais eu de cas D'arrestations, de tortures ou D'exécutions de civils dans le camp dont son client avait la charge entre avril et juillet 1994.

"Je n'ai pas vu mes collègues amener des civils au camp militaire (de Karambo) au lendemain de la mort du président Juvénal Habyarimana", a répliqué le dix-septième témoin de la défense dénommé "PCD" pour des raisons de sécurité, répondant à une question de la défense.

Survenu le 6 avril 1994, l'accident du président rwandais a déclenché le génocide anti-Tutsi et les massacres D'opposants qui ont fait un million de morts selon un bilan établi récemment par le gouvernement de Kigali.

Militaire subalterne D'Imanishimwe au moment des faits, PCD a déclaré qu'il est resté sur une des barrières qui menaient au camp Karambo pendant environ deux semaines, "du 7 avril jusque vers le 19 avril".

A une autre question de Me Marie-Louise Mbida, l'avocate camerounaise de l'accusé, PCD a réaffirmé ne pas être au courant de civils amenés au camp par ses collègues pendant toute la durée de sa garde à la barrière.

Or, l'acte D'accusation souligne que "le ou vers le 11 avril 1994, des réfugiés Tutsis furent arrêtés et amenés au camp militaire de Cyangugu devant le lieutenant Imanishimwe, qui donna l'ordre de les exécuter". Plusieurs témoins de la défense qui ont déposé précédemment ont réfuté cette thèse du parquet.

Mardi en fin D'après-midi, le substitut ougandais du procureur, Richard Karegyesa, a poursuivi le contre-interrogatoire de PCD à huis-clos.

Imanishimwe est co-accusé avec l'ancien préfet de Cyangugu, Emmanuel Bagambiki, ainsi que l'ex-ministre des transports et communications sous le gouvernement intérimaire, André Ntagerura. Ils sont poursuivis pour les massacres de Tutsis perpétrés dans cette région entre avril et juillet 1994. Il plaident non coupables.

Le procès du groupe Cyangugu se déroule devant la troisième chambre de première instance du TPIR, présidée par le juge George Llyod Williams de Saint Kitts et Nevis, et comprenant en outre les juges russe Yakov Ostrovsky, et slovène, Pavel Dolenc.

GA/GF/FH (CY-1029A)