23.10.2002 - TPIR/CYANGUGU - UN BARRAGE A ETE ERIGE A l'INITIATIVE DE LA POPULATION, SELON UN TEMOIN

Arusha, le 23 octobre 2002 (FH) - Un témoin de la défense de l'ex-commandant du camp militaire de Karambo à Cyangugu (sud-ouest du Rwanda), le lieutenant Samuel Imanishimwe, a affirmé mercredi qu'une barrière a été érigée le 8 avril 1994 près de l'église de Shyangi à l'initiative de la population locale. Le témoin "PCG", qui dépose depuis mardi dans le procès du groupe Cyangugu en cours devant le tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), a déclaré qu'il était un de ceux qui tenaient ce barrage routier.

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"Aucun ordre ne nous avait été donné, c'était une initiative prise par la population", a-t-il rapporté.

Selon PCG, les habitants du secteur de Shyangi avaient pris cette initiative à la suite de l'attentat contre l'avion du président Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994. Cet événement a déclenché le génocide qui a emporté la vie D'un million de personnes entre avril et juillet de la même année.

Le parquet allègue qu'Imanishimwe aurait supervisé l'érection des barrages routiers à certains endroits de la préfecture, en compagnie des Interahamwe, dans le but D'éliminer des Tutsis en fuite. Il aurait également procédé à la distribution d’armes et de munitions aux milices entre avril et juillet 1994.

"Aucun officier militaire n'est jamais passé par ce barrage", a répliqué PCG, à la question de savoir s'il avait vu une autorité militaire à cet endroit en date du 9 avril 1994. Le témoin a expliqué que seuls les 'Nyumbakumi' (chefs de cellules) y étaient présents, affirmant qu'aucune livraison D'armes ou de munitions n'y avait été effectuée à cette date.

Le témoin a également précisé que ce sont des gendarmes, et non des militaires, qui ont enlevé ce barrage le 12 avril 1994, après en avoir chassé ceux qui le gardaient.

Imanishimwe est co-accusé avec l'ancien préfet de Cyangugu, Emmanuel Bagambiki, ainsi que l'ex-ministre des transports et communications sous le gouvernement intérimaire, André Ntagerura. Ils plaident non coupables aux accusations de massacre des Tutsis perpétrés dans cette région entre avril et juillet 1994.

Le procès du groupe Cyangugu se déroule devant la troisième chambre de première instance du TPIR, présidée par le juge George Llyod Williams de Saint Kitts et Nevis, et comprenant en outre les juges russe Yakov Ostrovsky, et slovène, Pavel Dolenc.

Mercredi en fin D'après-midi, la défense D'Imanishimwe a complété l'interrogatoire de son douzième témoin dénommé "PCH".

GA/GF/FH (CY-1023A)