22.10.2002 - TPIR/CYANGUGU - LE PROCES DU GROUPE CYANGUGU ALTERNE HUIS CLOS ET SESSIONS PUBLIQUES

Arusha, le 22 octobre 2002 (FH) - Le procès du groupe Cyangugu (sud-ouest du Rwanda), ajourné jeudi dernier, a repris depuis lundi devant le tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Trois témoins ont déposé pour la défense de l'ex-commandant du camp militaire de Karambo, le lieutenant Samuel Imanishimwe.

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Certains ont témoigné presque entièrement à huis clos, d’autres ont alterné huis clos et séances publiques. Les huis clos étaient motivés par le souci de ne pas divulguer l’identité de certaines personnes citées lors de ces dépositions.

Au cours de sa brève déposition en public lundi, « PPA » a essentiellement répondu à des questions sur le détachement de la gendarmerie de Bugarama (à
Cyangugu) en avril 1994, ainsi que sur le rôle de certains officiers qui y étaient affectés.

Il a affirmé ne pas savoir si Imanishimwe s'est rendu à Bugarama en 1994, réagissant à une des rares questions en rapport direct avec l'accusé. Il a par ailleurs affirmé ne pas être au courant de l'assassinat D'un gendarme ou D'un militaire qui aurait eu lieu dans la même commune le 7 avril 1994.

Le parquet allègue qu'Imanishimwe aurait été responsable des massacres de Tutsis au camp militaire de Karambo en avril 1994. Il aurait également supervisé l'érection des barrages routiers à certains endroits de la préfecture, en compagnie des Interahamwe, dans le but d’éliminer des Tutsis en fuite. La défense réfute cette thèse.

Mardi, la déposition du dixième témoin de la défense, désigné par les lettres "PCF", s’est déroulée en séance publique. Elle a porté sur des événements survenus à la paroisse de Shyangi, où s'étaient réfugiés des Tutsis en fuite en avril 1994. Le co-conseil de l'accusé, le Congolais Me Jean Pierre Fofe, a cité les noms d’individus qui auraient été impliqués dans ces événements, mais sans faire référence à l'accusé.

Le juge George Williams de Saint Kitts et Nevis qui préside les débats a demandé "si ces personnes sont D'une manière ou D'une autre liées au dossier"."Certainement !", a répliqué Me Fofe.

Imanishimwe est co-accusé avec l'ancien préfet de Cyangugu, Emmanuel Bagambiki, ainsi que l'ex-ministre des transports et communications sous le gouvernement intérimaire, André Ntagerura. Ils plaident non coupables aux accusations de massacre des Tutsis perpétrés dans cette région entre avril et juillet 1994.

Le procès du groupe Cyangugu se déroule devant la troisième chambre de première instance du TPIR comprenant outre le juge Williams, les juges russe Yakov Ostrovsky, et slovène, Pavel Dolenc.

Les débats ont été suspendus en fin d’après-midi au moment où la défense D'Imanishimwe venait D'entamer l'interrogatoire de son onzième témoin répondant au pseudonyme "PCG".

GA/GF/FH (CY-1022A)