Promoteur allégué de la Radio-télévision libre des Mille collines (RTLM) qui a incité au génocide des Tutsis en 1994, Ferdinand Nahimana témoignait depuis le 16 septembre dernier pour sa propre cause.
Lors de son témoignage, Ferdinand Nahimana a nié en bloc les accusations retenues contre lui, affirmant qu'il n'avait aucun contrôle sur les émissions et le personnel de la RTLM pendant le génocide.
Ferdinand Nahimana a néanmoins reconnu que la RTLM avait dévié de sa mission première pendant le génocide, sous l'impulsion des extrémistes. Selon Ferdinand Nahimana, cette station de radio avait été créée pour contribuer au débat démocratique et non à des fins criminelles.
Ferdinand Nahimana est coaccusé avec l'ancien conseiller politique au ministère des affaires étrangères et membre du comité D'initiative de la RTLM, Jean-Bosco Barayagwiza, ainsi que l'ancien directeur et rédacteur en chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze. Il a nié s'être entendu avec ses
coaccusés pour planifier le génocide.
Le procès des médias se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR présidée par la juge sud-africaine Navanethem Pillay et comprenant en outre les juges, norvégien Erik Mose et sri-lankais Asoka de Zoysa Gunawardana.
l'accusé Barayagwiza boycotte ce procès depuis son ouverture le 23 octobre 2000, arguant que le TPIR est manipulé par le gouvernement rwandais. Il est représenté par des avocats nommés par la chambre. Jean-Bosco Barayagwiza ne les reconnaît pas.
AT/CE/GF/FH (ME-0927A )