16.09.2002 - TPIR/KAJELIJELI - LA DEFENSE PRESENTE SES MOYENS DE PREUVE

Arusha, le 16 septembre 2002 (FH) – Le procès de l'ex-maire de Mukingo (province de Ruhengeri, nord-ouest du Rwanda) Juvénal Kajelijeli, a repris lundi avec la présentation des moyens de preuve par la défense. Le premier témoin entendu est un Tutsi à qui l'accusé aurait sauvé la vie en avril 1994.

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Présenté sous le pseudonyme "JK312" pour protéger son identité, le témoin a affirmé que "Kajelijeli était animé D'un tel humanisme de sorte qu'il ne peut avoir perpétré les actes qui lui sont reprochés" par le procureur.

Juvénal Kajelijeli répond de onze chefs D'accusation de génocide, de crimes contre l'humanité et de violations graves des conventions de Genève applicables en temps de guerre. Le parquet l'accuse D'avoir dirigé des massacres des Tutsis dans la commune de Mukingo et dans ses environs.

"Il est accusé injustement" a affirmé à la cour JK312, qui a déposé principalement à huis clos.

Le témoin a déclaré que l'accusé se trouvait dans sa résidence de la commune de Nkuli [voisine de Mukingo], le 7 avril 1994, au lendemain de l'attentat contre l'avion qui transportait l'ancien président rwandais Juvénal Habyarimana, dont la mort à déclenché le génocide.

Or le parquet affirme que « dès le 7 avril 1994, Juvénal Kajelijeli a organisé, supervisé et participé à des attaques lancées par des Interahamwe [milice de l'ex-parti présidentiel MRND] contre les Tutsis de la commune de Mukingo et de la région avoisinante ».

Kajelijeli est défendu par l'avocat noir-américain Me Lennox Hinds. Celui-ci a D'ores et déjà annoncé qu'il appellera une trentaine de témoins à décharge, dont six pour soutenir sa défense D'alibi.

Me Hinds a par ailleurs indiqué qu'il y compte citer parmi ses témoins quatre détenus dans les prisons rwandaises, mais que ceux-ci n'avaient pas encore obtenu les documents de voyage.

l'avocat entend également appeler à la barre un détenu du TPIR pour défendre son client. Il s'agit de l'ex-secrétaire général du MRND, Joseph Nzirorera, que le parquet avait D'abord voulu accuser conjointement avec Kajelijeli.

l'acte D'accusation dressé contre Kajelijeli indique que "originaires de la même commune, Joseph Nzirorera et Juvénal Kajelijeli sont des alliés de longue date dans leur tentative D'éliminer tous les Tutsis [...] de la préfecture de Ruhengeri".

Kajelijeli devrait témoigner en dernier pour sa propre cause, a précisé Me Hinds à la cour.

Juvénal Kajelijeli est jugé par la deuxième chambre de première instance, présidée par le juge tanzanien William Hussein Sekule, est compsée en outre des juges malgache Arlette Ramaroson et Winston Churchill Matanzima Maqutu du Lesotho.

Le procès devrait se poursuivre mardi matin avec la déposition du deuxième témoin à décharge, entamée lundi en fin D'après-midi.

BN/GF/FH(KJ-0916A)