12.09.2002 - TPIR/KAMUHANDA - LE PROCES DE l'EX-MINISTRE AJOURNE JUSQU'EN JANVIER 2003

Arusha, le 12 septembre 2002 (FH) – Le procès de l'ancien ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la culture, Jean de Dieu Kamuhanda a été suspendu jusqu' au 13 janvier 2003, a-t-on appris jeudi à Arusha. Le procès a été ajourné pour permettre à la deuxième chambre de première instance D'entendre deux autres procès en alternance, celui de l'ex-maire de Mukingo (province de Ruhengeri, nord-ouest du Rwanda) et celui du procès dit de Butare, dans lequel six personnes sont accusées de crimes commis dans cette province du sud du Rwanda.

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Le procès de l'ex-maire devrait reprendre lundi prochain alors que celui de Butare est programmé pour le 14 octobre.

Ajourné le 14 mai dernier après la clôture, par le parquet, de ses moyens de preuve, le procès Kamuhanda avait repris le 19 août dernier avec la présentation de la preuve par la défense. Il a été ajourné jeudi au terme de l'audition du septième témoin à décharge. La défense avait prévu D'appeler onze témoins au cours de cette session, mais la longueur des interrogatoires et contre-interrogatoires l’en a empêchée.

Jean de Dieu Kamuhanda répondait de neuf chefs D'accusation, avant que la chambre ne l'acquitte du chef D'entente en vue de commettre le génocide, à la veille de la présentation de la preuve par la défense.

Le parquet accuse l'ex-ministre D'avoir organisé, dirigé et pris part aux massacres perpétrés, le 12 avril 1994, dans sa commune natale de Gikomero (centre-est du Rwanda).

Présenté sous le pseudonyme "AG" pour protéger son identité, le témoin qui a mis un terme à cette session a déposé totalement à huis clos, comme bon nombre de ceux qui l'ont précédé. Seuls Kamuhanda et son épouse ont déposé à découvert, tous les autres ayant requis l'anonymat par mesure de sécurité.

Les témoins à décharge entendus au cours de la session qui s'achève ont tous, sans exception, consolidé l'alibi de l'accusé, qui a déposé en premier. Selon eux, Kamuhanda n'a pas quitté son quartier de Kigali entre le 7 et le 18 avril 1994, date à laquelle il aurait quitté la capitale rwandaise en direction de Gitarama (centre du Rwanda).

Lors de la reprise, en janvier, la défense devrait poursuivre la présentation de ses moyens de preuve. Elle entend appeler les témoins qu’ elle n’a pas pu présenter jusqu’ici, à savoir une vingtaine.

Jean de Dieu Kamuhanda est défendu par l’avocate guinéenne Me Aicha Condé, secondée par sa consoeur congolaise, Me Patricia Mongo.

La deuxième chambre est présidée par le juge tanzanien William Hussein Sekule, et composée en outre des juges malgache Arlette Ramaroson, et Winston Churchill Matanzima Maqutu du Lésotho.

BN/GF/FH(KH-0912A)