04.09.2002 - TPIR/KAMUHANDA - TROIS JOURS SUCCESSIFS DE HUIS CLOS DANS LE PROCES KAMUHANDA

Arusha, le 4 septembre 2002 (FH) – Le procès de l'ancien ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la culture, Jean de Dieu Kamuhanda en cours devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), se déroule depuis trois jours en majeure partie à huis clos, pour protéger les témoins à décharge. D’après les informations recueillies par l’agence Hirondelle auprès de la défense, quatre témoins, sur onze appelés à comparaitre pour la présente session, déposeront pour soutenir l’alibi de l’ancien ministre.

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Il s'agit de ses anciens voisins du quartier qu'il habitait à Kigali.

l'accusé lui-même, qui a déposé en premier pour sa défense, a principalement comparu à huis clos, pour éviter de révéler au public le nom des témoins.

Deux D'entre eux, désignés sous les pseudonymes "ALS" et "ALR" afin de garantir leur anonymat, ont terminé leurs dépositions, presque entièrement à huis clos. Un troisième, dénommé "ALM" a entamé sa déposition mercredi après-midi.

Jean de Dieu Kamuhanda répond de huit chefs D'accusations de génocide et de crimes contre l'humanité.

Le parquet lui reproche particulièrement D'avoir dirigé les massacres perpétrés le 12 avril 1994, dans sa commune natale de Gikomero (province de Kigali rural, centre-est du Rwanda).

"Il n'a pas pu aller là-bas, puisque nous étions ensemble à Kigali depuis le 7 avril jusqu'à son départ vers Gitarama" a notamment déclaré le témoin "ALR" à l’occasion d’un des très rares moments publics de l’audience, mardi soir.

Lors de sa déposition, Kamuhanda a affirmé qu'il est resté à Kigali du 7 au 17 avril 1994, date à laquelle il est parti vers Gitarama (centre du Rwanda).

Le parquet a D'abord voulu juger l'ancien ministre lors D'un procès conjoint, dit "des politiques". Ce procès regroupe les membres du gouvernement
intérimaire, accusé D'avoir planifié le génocide et les massacres D'opposants.

La défense ayant soutenu que Kamuhanda n'aurait pas pu participer à la même entreprise criminelle que ces anciens dignitaires, la chambre a ordonné un
procès séparé. l'accusé a en effet été nommé ministre le 25 mai 1994, soit près de deux mois après le début du génocide. Le parquet s'est alors intéressé aux crimes qu'il aurait commis dans sa commune de Gikomero.

Son procès a commencé sur le fond le 17 avril 2001, mais a été ajourné jusqu'au 3 septembre 2001, suite au décès du juge sénégalais Laity Kama qui présidait les débats.

Jean de Dieu Kamuhanda est jugé par la deuxième chambre de première instance, présidée par le juge tanzanien William Hussein Sekulé, et composée
en outre des juges malgache Arlette Ramaroson, et Winston Churchill Matanzima Maqutu de Lésotho.

BN/GF/FH(KH-0904A)