30.08.2002 - TPIR/NIYITEGEKA - LE PARQUET EST SUR LE POINT DE CLOTURER SES MOYENS DE PREUVE

Arusha, le 30 août 2002 (FH) - Le parquet devrait bientôt clôturer ses moyens de preuve dans le procès de l'ex-ministre de l'information sous le gouvernement intérimaire, Eliézer Niyitegeka, en cours devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Au terme de la déposition du onzième témoin de l'accusation jeudi dans la soirée, le substitut australien du procureur, Ken Fleming a émis des doutes concernant la disponibilité de celui qui devrait être le dernier témoin du parquet.

1 min 56Temps de lecture approximatif

Il a suggéré la possibilité de recueillir sur place, le mois prochain, la déposition de ce témoin détenu au Rwanda pour génocide. Cependant, il a ajouté que cette option reste hypothétique, "étant donné que les conseils de la défense ne seront pas disponibles à ce moment là".

Niyitegeka répond de dix chefs D'accusation de génocide et de crimes contre l'humanité portant sur des massacres commis à Bisesero (province Kibuye) et ailleurs dans le pays D'avril à juillet 1994. Il aurait dirigé ou ordonné des massacres de civils, et aurait personnellement pris part à des attaques contre des Tutsis. Il plaide non coupable.

l'avant dernier témoin du parquet, dénommé "GGD" pour protéger son identité, a terminé sa déposition dans un climat D'incompréhension totale entre lui et le conseil adjoint de l'accusé, l'avocat irlandais Me Feargal Kanavag.

Après avoir allégué que Niyitegeka aurait participé à une attaque contre des Tutsis réfugiés sur la colline Kizenga à Bisesero "vers le 17 ou le 18 avril 1994", le témoin n'a pas voulu expliquer les circonstances exactes de cet événement, ni en préciser le moment, tel que le souhaitait l'avocat.

"Ne continuez pas à remuer le couteau dans ma plaie, les attaques étaient incessantes, je ne peux pas vous donner la date précise", a répliqué à maintes reprises le témoin, indiquant qu'il avait été blessé par une grenade aux jambes lors des attaques. Il a déclaré qu'au moment de l'explosion de cette grenade, "Niyitegeka était avec les assaillants, il tirait, mais ce n'est pas lui qui m'a blessé".

Le témoin a par ailleurs refusé D'éclairer la chambre lorsqu'elle lui a demandé si il avait vu l'accusé avant ou après l'explosion de la grenade.

Le juge norvégien Erik Mose, qui présidait les débats, en l'absence de la juge sud-africaine Navanethem Pillay empêchée jeudi, est intervenu maintes fois pour mettre le témoin à l'aise.

Un témoin précédent désigné par les lettres "GGV" a allégué mardi dernier que Niyitegeka aurait élaboré, à l'aide D'un croquis, un plan D'attaque contre Bisesero vers le 18 juin 1994.

La défense a relevé les contradictions dans les différentes déclarations des témoins et a qualifié leur présentation des faits de "imaginaire" ou de "fiction".
Le procès se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR, comprenant outre les juges Pillay et Mose, la juge sénégalaise Andrésie Vaz.

GA/AT/GF/FH (NI-0829A)