22.08.2002 - TPIR/KAMUHANDA - l'EX-MINISTRE KAMUHANDA PRESENTE UNE DEFENSE D'ALIBI

Arusha, le 22 août 2002 (FH) – l'ex-ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de la culture, Jean de Dieu Kamuhanda nie s'être rendu, le 12 avril 1994, dans sa commune natale de Gikomero (province de Kigali rural, centre est du Rwanda). Le parquet, à l'appui des témoins à charge venus déposer à la barre, accuse l'ex-ministre D'avoir ordonné et dirigé les massacres de Tutsis à l'église protestante de Gikomero et celle catholique de Gishaka le 12 avril 1994.

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Jean de Dieu Kamuhanda, qui dépose dans son propre procès depuis mardi dernier, a affirmé, au cours de l'interrogatoire principal, qu'il n’a pas quitté son domicile de Kigali entre le 6 et le 18 avril 1994.

l'accusé, qui a détaillé, à huis clos, ses activités entre ces deux dates, compte appeler ses anciens voisins pour confirmer son alibi. C'est pour protéger l'identité de ces témoins que la chambre a décrété un huis clos.

Sauver ma vie Kamuhanda a également été longuement interrogé sur sa carrière au sein du gouvernement intérimaire. Le parquet affirme qu'en acceptant le poste de ministre de l’éducation, Jean de Dieu Kamuhanda a adhéré à une stratégie élaborée par les autorités politiques, civiles et militaires pour exterminer les Tutsis.

Jean de Dieu Kamuhanda a été nommé ministre le 25 mai 1994. "J'ai accepté ce poste parce que c'était la seule façon de sauver ma vie, celle de ma femme et de mes enfants. Je crois que c’est la meilleure décision que j’ai prise de ma vie" a déclaré Kamuhanda à la cour.

l'ex-ministre soutient qu’un refus aurait été suicidaire." Dans ce gouvernement, J'ai essayé au maximum de jouer le rôle de figurant. Et cela, même le premier ministre du gouvernement intérimaire, Jean Kambanda, l’a reconnu dans ses déclarations au procureur", a dit l'accusé.

Jean de Dieu Kamuhanda est poursuivi pour génocide et crimes contre l'humanité. Il répondait de neuf chefs D'accusation, avant que le Tribunal ne l’acquitte, mardi dernier, du chef D'entente en vue de commettre le génocide.

Il est jugé par la deuxième chambre de première instance, présidée par le juge tanzanien William Hussein Sekule, et composée en outre des juges Arlette Ramaroson de Madagascar et Winston C. Matanzima Maqutu du Lesotho.

Le procès a été ajourné jeudi matin, jusqu'à lundi prochain, pour permettre à l'accusation de préparer son contre-interrogatoire.

BN/GF/FH(KH-0822A)