23.07.2002 - TPIR/CYANGUGU - NTAGERURA AFFIRME QUE LE GOUVERNEMENT N'A PAS APPELE AUX MASSACRES EN 1

Arusha, le 23 juillet, 2002 (FH) - l'ancien ministre des transports et communications sous le gouvernement intérimaire, André Ntagerura, a affirmé que les autorités rwandaises n'ont pas appelé la population à perpétrer des massacres contre les Tutsis, après la mort du président Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994. Ntagerura, qui dépose depuis mercredi dernier pour sa propre défense, a rejeté les déclarations D'un témoin expert du parquet, le sociologue français André Guichaoua, qui a affirmé que les massacres déclenchés en 1994 étaient perpétrés à la suite des ordres donnés par les autorités.

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"C'est trop dire parce que quand le gouvernement (intérimaire) est entré en place, il y avait déjà la violence, il y avait déjà les tueries", a souligné l'ex-ministre, rappelant que le gouvernement avait prêté serment le 9 avril 1994, soit trois jours après la mort du président Habyarimana.

Ntagerura a indiqué que le gouvernement intérimaire, dont il faisait partie "n'a pas eu l'occasion de faire des enquêtes" pour vérifier si les autorités locales avaient appelé aux massacres. Il a cependant expliqué que "pendant les rares occasions où J'étais au pays, J'ai constaté de la part des autorités administratives un effort pour arrêter les massacres".

La défense de Ntagerura a exhibé des copies des discours du président intérimaire Théodore Sindikubwabo et du premier ministre Jean Kambanda en avril 1994, à travers lesquels les dites autorités appelaient au rétablissement de l'ordre et à l'arrêt des massacres.

Se référant au discours Théodore Sindikubwabo après la prestation de serment du gouvernement intérimaire, André Ntagerura a relevé une injonction aux ministres de l'intérieur, de la justice et de la défense "de tout faire pour qu'en une semaine, on retoruve sécurité et ordre".

"C'est un point qui me paraît fondamental", a dit André Ntagerura, déclarant que que le président Sindikubwabo avait qualifié la situation qui prévalait de "scandaleuse".
Depuis le début de sa déposition, Ntagerura s'est attelé à démontrer que les accusations retenues contre lui sont sans fondement, développant une défense D'alibi.

Ntagerura est co-accusé avec l'ancien préfet de Cyangugu (sud-ouest du Rwanda), Emmanuel Bagambiki, ainsi que l'ex-commandant de la garnison militaire de Karambo dans la même province, le lieutenant Samuel Imanishimwe.

Ils sont poursuivis pour génocide et crimes contre l'humanité. Ils plaident non coupables.

Le procès du groupe Cyangugu se déroule devant la troisième chambre de première instance du TPIR, présidée par le juge de Saint-Kitts et Nevis, George Williams, et comprenant en outre les juges, russe Yakov Ostrovsky, et slovène Pavel Dolenc.

Le contre interrogatoire de Ntagerura par le parquet devrait débuter mercredi.
GA/AT/DO/FH (CY-0723A)