05.07.2002 - TPIR/MEDIAS - JEAN-PIERRE CHRETIEN A TERMINE SA DEPOSITION

Arusha, le5 juillet, 2002 (FH) - l'historien français, Jean-Pierre Chrétien, a terminé sa déposition vendredi dans le procès des anciens responsables "des médias de la haine" en cours devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Son témoignage avait commencé lundi.

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Editeur de l'ouvrage "Rwanda. Les médias du génocide", Jean-Pierre Chrétien a centré sa déposition sur le rôle de la Radio-télévision libre des Mille collines (RTLM) et de la revue Kangura, à la demande du parquet.

Le procès des médias concerne l'ancien promoteur de la RTLM, Ferdinand Nahimana, l'ancien directeur et rédacteur en chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze, ainsi que l'ancien conseiller politique au ministère des affaires étrangères et membre du comité D'initiative de la RTLM, Jean-Bosco Barayagwiza.

Ils sont coaccusés notamment D'entente et D'incitation à commettre le génocide. Ils plaident non coupables.

Jean-Pierre Chrétien a soutenu que les coaccusés ont participé à une propagande haineuse contre les Tutsis. Les avocats ont à quant à eux plaidé que l'historien se fondait sur "des ragots, des propos de café, des rumeurs de la rue".

Jean-Pierre Chrétien a déclaré que même si ses recherches peuvent comporter des erreurs, lui-même et son équipe ont essayé D'être honnêtes.

Jean-Pierre Chrétien a collaboré avec le journaliste français Jean-François Dupaquier, l'historien rwandais Marcel Kabanda et l'économiste rwandais Joseph Ngarambe. Marcel Kabanda a également témoigné dans ce procès.

Jean-Pierre Chrétien devrait âtre le dernier témoin du parquet dans cette affaire qu'il compte clôturer le 12 juillet. Il ne lui reste qu'à rappeler l'historienne américaine et activiste des droits de l'homme, Alison Des Forges, le linguiste rwandais Mathias Ruzindana, ainsi que Marcel Kabanda, dont les interrogatoires n'ont pas été menés à terme pour des raisons de calendrier.

Le procès des médias a commencé le 23 octobre 2000. Il se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR présidée par la juge sud-africaine Navanethem Pillay et composée en outre des juges, norvégien Erik Mose et sri-lankais Asoka de Zoysa Gunawardana.

l'accusé Barayagwiza boycotte ce procès depuis son ouverture sur le fond, arguant que le TPIR est manipulé par le gouvernement rwandais. Le parquet a cité une quarantaine de témoins. La défense pourrait présenter ses témoins dès septembre.
AT/DO/FH (ME-0705A )