06.05.2002 - TPIR/NTAKIRUTIMANA - LE PASTEUR NTAKIRUTIMANA A COMMENCE A TEMOIGNER POUR SA PROPRE DEF

Arusha 6 mai 2002 (FH) - Le pasteur Elizaphan Ntakirutimana a commencé à témoigner pour sa propre défense lundi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Elizaphan Ntakirutimana est coaccusé avec son fils, le Dr Gérard Ntakirutimana.

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Ils sont poursuivis pour génocide et crimes contre l'humanité portant sur des massacres de Tutsis à Mugonero (province Kibuye, ouest du Rwanda) et dans les collines avoisinantes de Bisesero. Ils plaident non coupables.

Elizaphan Ntakirutimana, 78 ans, était pasteur à l'église adventiste de Mugonero et Gérard Ntakirutimana, 45 ans, médecin au même endroit.

l'acte D'accusation indique que " le ou vers la matinée du 16 avril 1994 un convoi comprenant plusieurs véhicules suivi par un grand nombre de personnes portant des armes, est allé au complexe de Mugonero. Les personnes dans le convoi étaient, entre autres Elizaphan Ntakirutimana, Gérad Ntakirutimana et [l'ancien maire en fuite ]Charles Sikubwabo […] Les personnes du convoi […] ont participé à une attaque contre les hommes, les femmes et les enfants " qui s'y étaient abrités.

l'acte D'accusation ajoute que ceux qui ont survécu à cette attaque se sont réfugiés dans la région de Bisesero où ils ont été plus tard massacrés. Le parquet affirme que "à un moment pendant cette période, Elizaphan Ntakirutimana était à Murambi dans la région de Bisesero. Elizaphan Ntakirutimana est allé à une église à Murambi, où un grand nombre de Tutsis cherchaient à se mettre à l'abri des massacres en cours. Elizaphan Ntakirutimana a donné l'ordre de détruire le toit de cette église pour qu'il ne soit plus utilisé par les Tutsis comme une cachette".

La défense plaide que les charges retenues contre Elizaphan et Gérard Ntakirutimana n'ont aucun sens. Elizaphan Ntakirutimana est défendu par l'avocat américain Me Ramsey Clark, Gérard Ntakirutimana par le Canadien Me David Jacobs. Les avocats developpent une défense D'alibi.

Le procès se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR, présidée dans cette affaire, par le juge norvégien Erik Mose, et comprenant en outre les juges sud-africaine, Navanathem Pillay, et sénégalaise, Andrésie Vaz.

AT/GF/FH (NT-0506A )