Ils plaident non coupables.
Le témoin a affirmé que les Ntakirutimana ont quitté leur domicile de Mugonero (préfecture Kibuye, ouest du Rwanda) le 16 avril 1994, en raison de l'insécurité qui sévissait dans la localité.
Le parquet allègue que Ntakirutimana père et fils ont notamment participé aux massacres de Tutsis à Mugonero, le 16 avril 1994.
Mme Ntakirutimana a indiqué que toute sa famille a été absente de Mugonero pendant deux semaines à partir du 16 avril 1994.
l'épouse de Ntakirutimana est le dixième témoin de la défense dans ce procès ouvert sur le fond le 18 septembre 2001.
La déposition de Mme Ntakirutimana corrobore celle du troisième témoin de la défense entendu au mois de février. Ce dernier a rapporté qu'il vivait avec les Ntakirutimana durant les deux semaines qu'ils ont passées hors de Mugonero. "Je les voyais tous les jours, nous étions tout le temps ensemble[..] Je ne les ai jamais vu quitter cet endroit", avait déclaré le troisième témoin.
Mme Ntakirutimana a quant à elle indiqué que le Dr Gérard Ntakirutimana avait quitté ce lieu de refuge au moins une fois pour chercher de la nourriture.
Mme Ntakirutimana est le second membre de la famille des accusés qui dépose dans ce procès en leur faveur. Le premier à le faire a été Jérôme Nataki, un autre fils du pasteur qui a été entendu également au mois de février. Tout comme les autres témoins de la défense, Mme Ntakirutimana a indiqué que son mari n'avait jamais possédé une arme, ni ne s'était trouvé en compagnie D'individus armés. Mme Ntakirutimana a ajouté que son mari n'avait pas D'activités politiques ni de lien avec les hommes politiques.
Mme Ntakirutimana a affirmé que le pasteur avait repris son travail à Mugonero au mois de mai 1994, et qu'il ne s'était rendu nulle part ailleurs.
Le parquet allègue qu'au mois de mai et de juin 1994, il a participé à des massacres de Tutsis dans la région de Bisesero, voisine de Mugonero.
l'épouse de Ntakirutimana a notamment indiqué que son mari était une personne maladive, qui prenait des médicaments plusieurs fois par jour.
Le procès des Ntakirutimana avait été suspendu mi-février dernier. Il se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR présidée par le juge norvégien Erik Mose et comprenant en outre les juges, sud-africaine Navanethem Pillay et sénégalaise Andrésie Vaz.
Elizaphan Ntakirutimana est défendu par l'avocat américain Me Ramsey Clark, Gérard Ntakirutimana par l'avocat canadien Me David Jacobs.
AT/GF/FH (nt-0410a )