12.03.2002 - TPIR/MEDIAS - LA DEFENSE ALLEGUE QU'UN ENQUETEUR DU PARQUET A SAISI 250 000 DOLLARS CHE

Arusha 12 mars 2002 (FH) - La défense de l'ancien directeur et rédacteur en chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze, a allégué mardi, dans le procès des anciens responsables des "médias de la haine" en cours devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), qu'un ex-enquêteur du parquet avait saisi de l'argent au domicile de l'accusé. l'avocat américain, Me John Floyd, a suggéré que l'ex-enquêteur originaire du Bangladesh, Kaiser Rizvi, qui témoigne dans ce procès depuis vendredi dernier, disposerait D'informations sur la saisie alléguée D'argent chez son client, lors de son arrestation au Kenya en juillet 1997.

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Kaiser Rizvi a participé à l'arrestation de Hassan Ngeze au cours D'une opération baptisée "Naki" (Nairobi-Kigali), à laquelle ont participé des policiers kenyans et des agents du TPIR.

Ngeze a été arrêté le même jour que quatre autres Rwandais, dont l'ex-premier ministre du gouvernement intérimaire en place pendant le génocide anti-tutsi, de 1994, Jean Kambanda, et l'ancien responsable des opérations militaires à l'Etat major de l'armée rwandaise, le général de brigade Gratien Kabiligi.

Me Floyd a affirmé que "un quart de million de dollars" a été saisi chez Hassan Ngeze, ainsi que plusieurs milliers de documents, dont des passeports vierges.
Kaiser Rizvi a nié qu'une quelconque somme D'argent ait été saisie chez Hassan Ngeze. "C'est archi-faux", a-t-il dit.

Me Floyd a indiqué que Hassan Ngeze était disposé à coopérer avec ceux qui l'ont arrêté, mais qu'il a par la suite refusé de signer le procès verbal de saisie dès qu'il a constaté que l'argent récupéré chez lui n'y figurait pas.

Kaiser Rizvi a reconnu que Hassan Ngeze leur avait souhaité la bienvenue chez lui, mais que cela ne signifait pas qu'il acceptait de se faire arrêter ou de signer le procès verbal de saisie.

Hassan Ngeze affirme qu'il avait été informé du projet de son arrestation, et Kaiser Rizvi a confirmé qu'il avait déclaré :"Je vous attendais". l'ancien chef milicien Omar Serushago, qui a témoigné pour le parquet l'année dernière, a rapporté qu'il avait entendu dire que Hassan Ngeze aurait été, à un moment donné, un informateur du bureau du procureur.

Omar Serushago avait lui-même été recruté comme informateur par le bureau du procureur, avant D'être arrêté pour génocide.

Le procès des médias concerne, outre Hassan Ngeze, l'ancien promoteur de la Radio-télévision libre des Mille collines (RTLM), Ferdinand Nahimana, ainsi que l'ancien conseiller politique au ministère des affaires étrangères et membre du comité D'initiative de la RTLM, Jean-Bosco Barayagwiza.

Le procès se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR présidée par la juge sud-africaine Navanethem Pillay et comprenant en outre les juges, norvégien Erik Mose et sri-lankais Asoka de Zoysa Gunawardana. La déposition de Kaiser Rizvi se poursuivait mardi en fin de matinée. Il était contre-interrogé par l'avocate anglaise Me Diana Ellis, co-conseil de Ferdinand Nahimana.

AT/GF/FH (me-0312A)