07.03.2002 - TPIR/CYANGUGU - NTAGERURA SE RENDAIT RAREMENT A CYANGUGU, SELON LE PREMIER TEMOIN DE LA

Arusha 7 mars 2002 (FH) - Le premier témoin de la défense dans le procès du groupe Cyangugu (sud-ouest du Rwanda) a affirmé jeudi, devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), que le ministre des Transports et communications sous le gouvernement intérimaire, André Ntagerura, ne fréquentait pas souvent Cyangugu. André Ntagerura est co-accusé avec l'ancien préfet de Cyangugu, Emmanuel Bagambiki, et l'ancien commandant du camp militaire de Karambo dans la même préfecture, le lieutenant Samuel Imanishimwe.

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Tous les trois plaident non coupables aux accusations de génocide et crimes contre l'humanité portrées contre eux.

"André Ntagerura se rendait rarement à Cyangugu, je dirais une fois par trimestre", a déclaré le témoin, dénommé "DBH" pour protéger son identité.

Un témoin du parquet dénommé "LAI" avait rapporté que Ntagerura et ses coaccusés avaient tenu une réunion de sensibilisation le 28 janvier 1994 à Bugarama (sud de Cyangugu), en prélude aux massacres contre la population tutsie.

Le génocide rwandais s'est déclenché le 6 avril 1994, à la suite de l'attentat contre le président Juvénal Habyarimana. Un récent rapport du gouvernement rwandais fait état de plus D'un million de morts en l'espace de cent jours.

l'avocat de Ntagerura, le Canadien Me Benoît Henry, a voulu savoir si l'accusé se serait rendu à Cyangugu entre le 1er janvier et le 6 avril 1994. "Je n'ai jamais vu Ntagerura à Cyangugu, ni appris qu'il y était de passage", a affirmé M.DBH, qui s'exprimait en français. Le témoin a expliqué que chaque fois que Ntagerura se déplaçait, "son passage à Cyangugu ou au Rwanda en général ne pouvait passer inaperçu". Compte tenu de sa fonction, "la population venait le rencontrer pour lui soumettre ses doléances" concernant les postes ou les transports.

La déposition de DBH s'est déroulée en grande partie à huis clos, par souci de sécurité.

Mercredi soir, la chambre avait rejeté une requête de la défense de Ntagerura aux fins du retrait du dossier "de certains éléments nouveaux", dont l'incitation publique à la haine ethnique.

Le procès se déroule devant la troisième chambre de première instance du TPIR, présidée par le juge George Lloyd Williams de Saint-Kitts et Nevis, et comprenant par ailleurs les juges, russe Yakov Ostrovsky, et slovène Pavel Dolenc.

GA/AT/GF/FH (CY-0307A)