25.02.2002 - TPIR/SEMANZA - LE PARQUET CONTESTE l'ALIBI DE l'ANCIEN MAIRE DE BICUMBI

Arusha 25 février, 2002 (FH) - Le parquet a contesté l'alibi de l'ancien maire de Bicumbi (province Kigali rurale, centre-est du Rwanda), Laurent Semanza, lundi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). "Vous n'avez D'autre défense D'alibi que de dire que vous avez quitté Bicumbi le 9 avril 1994", a soutenu le substitut canado-nigerian du procureur, Chile Eboe-Osuji, lors du contre-interrogatoire de l'accusé, sous entendant qu'il ne tenait pas.

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Semanza dépose pour sa propre défense depuis deux semaines. Il plaide non coupable de massacres de Tutis perpétrés dans les communes de Bicumbi et Gikoro durant le génocide de 1994.

Le représentant du parquet a évoqué certains paragraphes de l'acte D'accusation, dans lesquels Semanza est accusé D'avoir dirigé une attaque à l'église de Musha à Gikoro, près de Bicumbi, le 13 avril 1994, ainsi qu'une autre attaque à l'église de Ruhango après le 10 avril. "Je ne suis pas au courant de ce qui s'est passé à ces endroits", a plaidé Semanza, réitérant qu'il avait quitté Bicumbi le 9 avril 1994. Le parquet situe l'essentiel de ses allégations entre le 9 et le 14 avril 1994.

Semanza a été arrêté au Cameroun en mars 1996 et transféré au TPIR en novembre 1997. Le procès verbal de son interrogatoire du 1er avril 1996, effectué par le parquet général du Cameroun, comporterait des éléments biffés, notamment la date du 9 avril 1994 à laquelle l'accusé déclare avoir quitté Bicumbi.

Osuji a indiqué que l'accusé pourrait avoir quitté Bicumbi n'importe quel jour D'avril 94, étant donné que la date du 9 n'apparaît pas dans le procès verbal. Semanza a soutenu que ces éléments avaient été effacés "en faveur du procureur". Il a expliqué que la date effacée se trouvait dans sa déclaration "non caviardée".

l'accusé est défendu par l'avocat américano-camerounais Me Charles Taku, épaulé par un confrère béninois Me Sadikou Alao. Ses défenseurs affirment que leur client est victime D'une "machination politicienne". Le procès se déroule devant la troisième chambre de première instance du TPIR, présidée par le juge russe Yakov Ostrovsky, et comprenant en outre les juges George Williams de Saint Kitts et Nevis, et Pavel Dolenc de Slovénie.

GA/GF/AT/FH (SE-0225A)