20.02.2002 - TPIR/MEDIAS - UN EX-INTERAHAMWE TEMOIGNE A CHARGE POUR SAUVER SA PEAU, SELON LA DEFENSE

Arusha 20 février 2002 (FH) - La défense de l'ancien promoteur de la Radio-télévision libre des Mille collines (RTLM), Ferdinand Nahimana, a suggéré qu'un témoin du parquet avait accepté de déposer dans le but de sauver sa peau, mercredi devant le Tribunal international pour le Rwanda (TPIR). l'avocate anglaise, Me Diana Ellis, qui défend Ferdinand Nahimana, a plaidé que le trente-neuvième témoin du parquet dans le procès des anciens responsables des "médias de la haine" voudrait éviter des poursuites en déposant contre son client.

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Dénommé "X" pour protéger son anonymat, le témoin était un membre influent de la milice Interahamwe, considérée par le parquet comme le fer de lance du génocide anti-tutsi et des massacres D'opposants qui ont fait un million de morts, selon un récent bilan du gouvernement rwandais. Le témoin dépose par vidéoconférence à partir de la Haye (Pays Bas), arguant des craintes pour sa sécurité physique.

Le témoin a reconnu qu'il figurait sur la liste des planificateurs du génocide établie par le gouvernement rwandais, mais a déclaré qu'il n'avait joué aucun rôle dans les massacres. Le témoin est devenu un informateur du procureur dès 1996. Il a reconnu avoir été payé au moins trente mille dollars en cette qualité. Après son témoignage, M.X recevra une nouvelle identité et sera installé dans un pays étranger aux frais du Tribunal.

M.X a déclaré qu'il avait accepté de témoigner après que le procureur du TPIR, la Suissesse Carla del Ponte, ait donné l'assurance qu'elle n'envisageait pas de le poursuivre.

Ferdinand Nahimana est coaccusé avec l'ancien directeur des affaires politiques au ministère des affaires étrangères et membre du comité D'initiative de la RTLM, Jean-Bosco Barayagwiza, ainsi que l'ancien directeur et rédacteur en chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze. Ils plaident non coupables.

Le parquet soutient que X est un témoin clé qui en vaut six. Son témoignage se poursuit jeudi matin. Une bonne partie de sa déposition s'est faite à huis clos.

Le procès des médias se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR présidée par la juge sud-africaine Navanethem Pillay et composée en outre des juges, norvégien Erik Mose et sri-lankais, Asoka de Zoysa Gunawardana.

AT/GF/FH (ME-0220A.)