Le témoin-expert, le professeur rwandais Pascal Ndengejeho, a été ministre de l'information au Rwanda entre 1992 à 1993. Il vit aujourD'hui en exil. Dans sa déposition, il avait évoqué un document paraphé par le colonel Alexis Kanyarengwe, ancien président du Front patriotique rwandais (FPR), l'ex-mouvement rebelle actuellement au pouvoir à Kigali. D'après le témoin, ce document daté du 14 janvier 1994 contenait une liste de dignitaires hutus à tuer. Il dévoilait aussi un plan visant à "abattre l'avion du président rwandais" Juvénal Habyarimana.
Le Canadien D'origine nigériane Chile Eboe-Osuji a mis en doute l'authenticité de ce document. Chile Eboe-Osuji s'est notamment référé à la déposition D'un autre expert, le professeur belge Filip Reyntjens, qui avait qualifié ce document de faux, lors D'une autre affaire devant le TPIR. Filip Reyntjens avait affirmé que l'en-tête ainsi que la signature apposée au bas du document étaient faux.
"Nous avons en face de nous quelqu'un qui ne vérifie pas ses sources", a soutenu Eboe-Osuji, ajoutant que le témoin "a fondé une opinion D'expert sur un faux document". Pascal Ndengejeho a expliqué qu'il avait reçu le document D'une "source fiable", mais qu'il ne pouvait se prononcer sur la signature. "Cette signature correspond à la signature que je connaissais", a-t-il déclaré, mais "je ne suis pas expert en calligraphie".
Pascal Ndengejeho a par ailleurs affirmé que le FPR était responsable de la mort de plus de deux millions de Hutus : "Je parle D'un génocide des Hutus après juillet 94", a affirmé le témoin.
Le procès Semanza se déroule devant la troisième chambre de première instance du TPIR présidée par le juge russe Yakov Ostrovsky, et comprenant en outre les juges George Williams de Saint Kitts et Nevis, et Pavel Dolenc de Slovénie. Il est poursuivi pour génocide de Tutsis à Bicumbi et Gikoro, dans la province de Kigali rurale.
GA/AT/GF/FH (SE-0205a)