"Ils m'ont prise jusqu'à la rivière. A ce point, J'étais exténuée des coups qu'ils m'avaient infligés. Ils ont écarté mes jambes et ont commencé à me violer", a rapporté le témoin qui s'exprimait en sa langue maternelle, le kinyarwanda.
Mme GDT a déclaré qu'elle avait entendu les miliciens dire que Kajelijeli les avait dépêchés pour qu'elle la conduise vers un bar où il prenait des boissons.
Juvénal Kajelijeli répond de onze chefs D'accusation de génocide et de crimes contre l'humanité, incluant des viols de femmes tutsies dans la commune de Mukingo et dans les régions environnantes. Il plaide non coupable.
"Toutes ces personnes ont tour à tour introduit leurs organes sexuels dans le mien", a dit le témoin, après que le procureur lui ait demandé plusieurs fois de donner des détails. "Après le sixième, je suis devenue inconsciente et J'ai perdu le compte des gens qui m'ont violée".
Elle a ajouté qu'ils l'avaient laissée pour morte à coté de la rivière. "Quand J'ai repris conscience, J'ai réalisé qu'une partie de mes organes génitaux avait été coupée et je saignais", a-t-elle poursuivi.
Mme GDT a déclaré qu'elle avait été secouru par des soldats de l'ex-rébellion à dominante tutsie, le FPR, qui se sont emparés de la localité le jour suivant.
Le procès Kajelijeli se déroule devant la deuxième chambre de première instance du TPIR présidée par le juge tanzanien William Hussein Sekule et comprenant en outre les juges lesothan Winston Churchill Matanzima Maqutu et malgache Arlette Ramaroson. Vendredi matin, le témoin était contre-interrogé par l'avocat américain de Juvénal Kajelijeli, Me Lennox Hinds.
GG/AT/DO/FH (KJ_1207A )