06.12.2001 - TPIR/MEDIAS - LE PROCES SUSPENDU JUSQU'EN FEVRIER 2002

Arusha, le 6 décembre 2001 (FH) - Le procès des anciens responsables des "médias de la haine" a été suspendu jusqu'au 18 février 2002, a-t-on appris jeudi au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Ouvert sur le fond le 23 octobre 2000, le procès a été ajourné après l'audition de trente six témoins du parquet.

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Le dernier témoin, Agnès Murebwayire, était sorti précipitamment du prétoire jeudi en fin de matinée, considérant qu'elle avait été insultée par la défense.

Le président de la chambre, le juge norvégien Erik Mose, a enjoint le service de protection de rassurer ce témoin qui a finalement accepté de regagner la salle D'audience dans l'après-midi.

Le procès des "médias" concerne l'ancien promoteur de la Radio-télévision libre des Mille collines (RTLM), Ferdinand Nahimana, l'ancien directeur et rédacteur en chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze, ainsi que l'ancien conseiller politique au ministère des affaires étrangères et membre du comité D'initiative de la RTLM, Jean-Bosco Barayagwiza. Ce dernier boycotte le procès depuis son ouverture, arguant que le TPIR est manipulé par le gouvernement rwandais.

Agnès Murebwayire a témoigné contre Ferdinand Nahimana. l'avocate anglaise Me Diana Ellis, co-conseil de Ferdinand Nahimana, a déclaré qu'elle ne disait pas la vérité.

l'avocat canadien Me René Martel, co-conseil de Hassan Ngeze, a pour sa part indiqué que le témoin était "insolent. Elle lance des injures aux avocats. Elle a fait un outrage au Tribunal", a-t-il dit.

Le parquet a de son côté affirmé que c'était le comportement des avocats vis-à-vis du témoin qui était blâmable.

La question du traitement des témoins a refait surface après que des associations rwandaises se soient plaintes du "harcèlement" dont aurait été victime un D'entre eux, fin octobre, dans un procès devant le TPIR.

Vendredi, le procureur organise un séminaire à l'intention de ses substituts afin qu'ils apprennent la manière de réagir lors des contre-interrogatoires.

Dans une conférence de presse tenue jeudi à Arusha, le procureur du TPIR, la Suissesse Carla del Ponte, a déclaré que "bien que ce ne soit pas habituel pour le procureur de commenter le comportement des juges, nous continuerons à poursuivre les accusés en tenant compte aussi de la nécessité de protection des témoins. Parce que il faut savoir que les témoins doivent être bien traités parce qu'ils sont quelques fois des victimes".

Les avocats estiment qu'ils ont le devoir de tester la crédibilité des témoins du parquet en employant tous les moyens que leur permet le réglement.
AT/DO/FH (ME_1206B )