Colette Braeckmann se trouvait à Kigali pour participer à un séminaire sur l'objectivité et l'honnetété journalistique, qui a été précédé par une conférence publique.
Ferdinand Nahimana se serait alors prononcé en faveur D'une presse politiquement engagée en période de conflit, contrairement au témoin qui prônait un journalisme "neutre". La défense conteste que Ferdinand Nahimana ait été directeur de la RTLM.
A un juge qui voulait savoir si un journalisme D'opinion était par nature mauvais, Colette Braeckmann a répondu qu'une telle presse existe dans tous les pays démocratiques mais que ça devient un délit quand elle incite à la haine ethnique.
La journaliste belge a précisé qu'à ce moment-là, Ferdinand Nahimana a défendu "le libre exercice de la liberté D'opinion".
Ferdinand Nahimana est coaccusé avec l'ancien conseiller politique au ministère des affaires étrangères et membre du comité D'initiative de la RTLM, Jean-Bosco Barayagwiza, et l'ancien directeur et rédacteur en chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze.
Colette Braeckmann a affirmé qu'au cours du séminaire, un journaliste rwandais a averti que le débat sur les problèmes ethniques en vogue dans la presse rwandaise de l'époque pouvait provoquer des massacres.
"La suite logique de ce débat, c'est de prendre sa machette" et de tuer, aurait fait remarquer ce journaliste cité par Colette Braeckmann.
Le parquet allègue que la RTLM et la revue Kangura ont été utilisées dans la préparation et l'exécution du génocide.
La défense a souvent interrompu les réponses de Colette Braeckmann, estimant "qu'il s'agissait D'opinions fondées sur l'écho D'autres opinions". Le témoin a été également reproché de vouloir faire admettre des documents à caractère "complétement apocryphe". Sa déposition devrait se poursuivre vendredi.
AT/DO/FH (me_1129b )