28.11.2001 - TPIR/KAJELIJELI - l'EX-MAIRE DE MUKINGO AURAIT DIRIGE LE MASSACRE DE 321 TUTSIS, SELON

Arusha, le 28 novembre 2001(FH) - l'ex-maire de Mukingo, préfecture de Ruhengeri (nord-ouest du Rwanda) Juvénal Kajelijeli, aurait dirigé une attaque au cours de laquelle trois cent vingt et un Tutsis auraient trouvé la mort, a affirmé un témoin du parquet mercredi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda(TPIR). "Il n'y a eu aucun survivant à cet endroit.

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Nous avons compté 321 personnes tuées" a dit le témoin, dénommé "GAP" pour protéger son identité. l'attaque aurait eu lieu le 8 avril 1994, selon le témoin.

"GAP" qui travaillait au bureau communal de Mukingo pendant le génocide, a dit s'être rendu sur le lieu du massacre suite à la demande de l'accusé D'enterrer les victimes.

"Le bourgmestre Harerimana ( successeur de l'accusé à la tête de la commune) m'a dit de me faire accompagner de policiers pour voir ce qui se passait" a dit M. GAP.

Kajelejeli a été maire de Mukingo de 1988 à 1993. Remplacé par Harerimana, l'accusé avait repris son poste après la mort soudaine de son successeur.

"Après la visite sur les lieux, Harerimana a refusé D'enterrer les victimes sans en avoir fait D'abord rapport" a dit M GAP. "Kajelijeli lui a alors proposé un verre. Ils sont allés boire de la bière dans un bar" a poursuivi le témoin. "Quand ils ont fini de boire, nous sommes retournés au bureau et Harerimana est mort", a dit le témoin.

Certains témoins qui ont déposé précédemment ont allégué que Kajelijeli aurait empoisonné Harerimana.

M. GAP est le dixième témoin de l'accusation dans ce procès. Sa déposition a suivi celle de M."GAO", qui pourrait être rappelé à la barre pour la troisième fois.

Détenu au Rwanda après avoir plaidé coupable, GAO avait D'abord déposé en juillet dernier, mais avait été rappelé à la barre lundi dernier, à la demande du conseil de la défense qui voulait confronter son plaidoyer de culpabilité à sa déposition devant la chambre.

M.GAO ayant indiqué que le document produit comme étant son plaidoyer était un faux, l'avocat américain Me Lennox Hinds, a déclaré qu'il allait prendre les empreintes digitales du témoin et les comparer à celles qui se trouvent sur le document contesté. Le témoin pourrait donc être rappelé une autre deuxième fois pour donner des éclaircissements.

Le procès Kajelijeli se déroule devant la deuxième chambre de première instance du TPIR présidé par le juge tanzanien William Hussein Sekule, et composée en outre des juges malgaches Arlette Ramaroson, et lesothan Winston Churchill Matanzima Maqutu
GG/BN/AT/DO/FH (KJ_1128A)