28.11.2001 - TPIR/MEDIAS - LE PROCES NE SERA PAS CLOS AVANT DECEMBRE 2002

Arusha, le 28 novembre 2001 (FH) - Le procès des anciens responsables des "médias de la haine" ne sera pas clos avant décembre 2002, a affirmé cette semaine la présidente du Tribunal pénal interenational pour le Rwanda (TPIR). "Il est prévu que le parquet clôture la présentation de ses moyens de preuve au mois de mai l'an prochain, par après la défense commencera à citer ses propres témoins", a déclaré en substance la juge sud-africaine, Navanethem Pillay, lundi, devant l'assemblée générale de l'ONU à New York.

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Navanathem Pillay préside également la première chambre de première instance du TPIR qui conduit le procès des médias.
Mercredi matin, le Tribunal a poursuivi l'audition du trente troisième témoin du parquet.

Navanethem Pillay a indiqué que la liste fournie initialement par le procureur comprenait quatre vingt-dix sept témoins mais que "cette liste a, après plusieurs conférences de mise en état, était reduite à moins de cinquante témoins, dont quatre experts".

Le procès des médias alterne, devant cette chambre, avec celui D'un pasteur adventiste coaccusé avec son fils des massacres commis à Mugonero (préfecture Kibuye, ouest du Rwanda).

En tout, sept procès concernant dix-sept accusés sont en cours devant les trois chambres de première instance du TPIR.
La juge Pillay a expliqué que les chambres sont engagées "dans des procès simultanés avec chacune deux ou plusieurs affaires".

Selon un décompte établi par la juge devant l'assemblée générale de l'ONU, vingt-six détenus sont actuellement en attente de procès tandis que vingt deux accusés sont en fuite. Le procès de quatre hauts gradés de l'ex-armée rwandaise, dont l'ancien directeur de cabinet au ministère de la défense, le colonel Théoneste Bagosora, devrait s'ouvrir le 2 avril 2002, a-t-elle indiqué.

Le procureur prévoit de mettre en accusation jusqu'à cent trente six personnes D'ici 2005, a poursuivi Navanethem Pillay. Le TPIR a déjà demandé dix-huit juges "ad litem" pour l'aider à mener à bien ses activités judiciaires.

Parmi les difficultés à l'origine du retard des procès, Navanethem Pillay a cité la complexité des procédures, l'éparpillement des témoins, l'interprétation des témoignages du kinyarwanda aux langues officielles du Tribunal (français et anglais) ainsi que le volume des documents à remettre aux parties et leur traduction.

Cinq personnes condamnées définitivement par le TPIR devraient être transférées prochainement dans des pays où ils purgeront leurs peines D'emprisonnement. Parmi les pays qui ont signé un accord ad hoc avec le TPIR, seul le Mali semble prêt à les accueillir.
AT/DO/FH (me_1128a )