27.11.2001 - TPIR/MEDIAS - LA DEFENSE DEMANDE l'ANNULATION DE LA DEPOSITION D'OMAR SERUSHAGO

Arusha, le 27 novembre 2001 (FH) - Les avocats ont demandé, mardi, l'annulation de la déposition de l'ancien chef milicien Omar Serushago, cité par le parquet dans le procès des anciens responsables des "médias de la haine" en cours devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Condamné à quinze ans D'emprisonnement par le TPIR après avoir plaidé coupable de génocide et de crimes contre l'humanité, Omar Serushago s'est par ailleurs présenté comme un informateur du bureau du procureur.

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Les avocats affirment que sa déposition est "fabriquée".

l'avocat américain, Me John Floyd, qui représente l'ancien directeur et rédacteur en chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze, un des coaccusés, a indiqué que le témoignage D'Omar Serushago "met en question toute l'intégrité du Tribunal".
"C'est un témoin créé de toutes pièces", a dit Me Floyd. "Il a contredit ses déclarations. Il a dit des choses tout à fait absurdes", a poursuivi l'avocat américain, soulignant que ses déclarations sont "empreintes de malhonnêteté".

Selon Me Floyd, Omar Serushago "se contredit tellement de fois, à tellement de niveaux, à tellement D'occocasions" que sa déposition devrait être annulée dans sa totalité.

Me Floyd a expliqué qu'aux Etats Unis, "quand on a un informateur payé, il doit y avoir une corroboration indépendante" des faits qu'il rapporte.

Me Floyd a en outre relevé qu'Omar Serushago a eu une peine légère et que sa femme a été réinstallée dans un pays tiers avec l'appui du parquet.

Omar Serushago a affirmé que Hassan Ngeze et ses coaccusés étaient membres D'un "escadron de la mort."

Hassan Ngeze est coaccusé avec l'ancien conseiller politique au ministère des affaires étrangères et membre du comité D'initiative de la Radio-télévision libre des Mille collines (RTLM), Jean-Bosco Barayagwiza, ainsi que l'ancien promoteur de la RTLM, Ferdinand Nahimana.

l'avocat béninois Me Alfred Pognon, co-conseil de Barayagwiza, a déclaré que ce témoin est "un sachant", "appointé pour faire ce que le parquet lui demande de faire."

Pour sa part, l'avocat français de Nahimana, Me Jean-Marie Biju-Duval, sêst penché sur de nombreux incidents de traduction du kinyarwanda au français survenus au cours de sa déposition, qui ont permis à ce "témoin incertain" de réviser ses déclarations.

Au terme de sa déposition, Omar Serushago a demandé au Tribunal "D'organiser mon évacuation le plus vite possible D'Arusha pour ma sécurité".

Le Mali, le Bénin et le Swazilamd ont accepté D'accueillir des personnes condamnées par le TPIR. Les juges devraient se pronocer sur la requête de la défense mardi après-midi.
AT/DO/FH (ME_1127B )