21.11.2001 - TPIR/CYANGUGU - LE PROCES AJOURNE JUSQU'EN MARS 2002

Arusha, le 21 novembre, 2001 (FH) - Le procès de trois anciens dignitaires accusés de crimes en préfecture de Cyangugu (sud-ouest du Rwanda) a été ajourné jusqu'au 4 mars 2002, après que le parquet eut clôturé la présentation de ses moyens de preuve. Les derniers témoins à charge auraient dû être l'ancien procureur de Kigali, François-Xavier Nsanzuwera, et le sociologue congolais Gaston Lubambo, qui devaient déposer en tant qu'experts, mais le parquet a demandé l'autorisation de se passer D'eux.

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l'accusation avait déclaré que leurs témoignages avaient été rendus "inutiles" par ceux des témoins précédents. Mercredi, la chambre a conclu que les témoins experts "ne sont pas clairement indiqués sur la liste des témoins et ne peuvent par conséquent en être retirés". Cela signifie en D'autres termes, que le parquet ne va pas citer les deux témoins, en dépit de l'objection D'une des équipes de défense.

Le procès du groupe Cyangugu concerne l'ancien préfet de Cyangugu, Emmanuel Bagambiki, l'ancien commandant de la garnison militaire de la place, le lieutenant Samuel Imanishimwe, ainsi que le ministre des transports et communications sous le gouvernement intérimaire, André Ntagerura. Les trois coaccusés plaident non coupables de génocide et crimes contre l'humanité.

La défense de Bagambiki s'était néanmoins opposée à ce que Nsanzuwera soit retiré de la liste des témoins.

Témoin de la défense?

l'avocat de Bagambiki, le Belge Me Vincent Lurquin, affirme qu'il a dû laisser certaines questions en suspens, parce qu'il espérait les poser à l'expert Nsanzuwera. l'avocat a indiqué qu'il voulait demander à l'ancien procureur de Kigali "D'établir la vérité" sur les massacres des Tutsis en 1992 dans la région du Bugesera (préfecture de Kigali rural, centre du Rwanda). A ce moment là, Emmanuel Bagambiki était préfet de Kigali rural.

Me Lurquin a indiqué qu'un témoin expert, le sociologue français André Guichaoua, s'était penché sur la responsabilité alléguée de Bagambiki dans ces massacres, mais que Nsanzuwera, alors témoin dans une autre affaire en cours devant le TPIR , avait déclaré le contraire.

Me Lurquin a indiqué qu'il avait souhaité en savoir plus lors de la déposition de Nsanzuwera. "Vous devez vous poser la question de savoir pourquoi le parquet a voulu retirer Nsanzuwera", a indiqué Me Lurquin à l'agence Hirondelle. "Ce n'était certainement pas pour économiser le temps, puisque nous sommes tous ici". Il a ajouté qu'il avait l'intention de faire comparaître Nsanzuwera comme témoin de la défense.

Le procès se déroule devant la troisième chambre de première instance du TPIR présidée par le juge George Williams de Saint Kitts et Nevis, et comprenant en outre les juges, russe Yakov Ostrovsky et slovène Pavel Dolenc.

Le procès de Cyangugu alterne avec celui de l'ex-maire Laurent Semanza, qui devrait reprendre la semaine prochaine, devant la même chambre.

SW/JC/GA/AT/PHD/FH (CY_1121A)