14.11.2001 - TPIR/MEDIAS - LA COMPARUTION D'UN CONDAMNE REPORTEE POUR CAUSE DE MALADIE

Arusha, le 14 novembre 2001(FH) - La comparution de l'ancien chef milicien en préfecture de Gisenyi (ouest du Rwanda), Omar Serushago, condamné à quinze ans de prison pour génocide, a été reportée D'une journée, en raison de son état de santé, a-t-on appris mercredi auprès du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Omar Serushago devrait comparaître dans le procès des anciens responsables "des médias de la haine" à la demande du bureau du procureur.

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La présidente de la chambre, la juge sud-africaine Navanethem Pillay, a indiqué avoir été informée de la maladie du témoin, laissant entendre qu'il devrait être en mesure de déposer dès jeudi matin.

l'avocat américain, Me John Floyd, qui représente l'ancien directeur et rédacteur en chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze, un des coaccusés dans ce procès, a déclaré qu'il soupçonnait "une ruse" de la part du condamné.

Outre Hassan Ngeze, le procès des médias concerne l'ancien promoteur de la Radio-télévision libre des Mille collines (RTLM), Ferdinand Nahimana, ainsi que l'ancien conseiller politique au ministère des affaires étrangères et membre du comité D'initiative de la RTLM, Jean-Bosco Barayagwiza. Omar Serushago a plaidé coupable devant le TPIR et a promis de coopérer avec le procureur.

Mercredi soir, la cour a entendu une requête de la défense de Ferdinand Nahimana en annulation de la déposition annoncée de la journaliste au quotidien belge "Le Soir", Colette Brackman.

l'avocate anglaise, Me Diana Ellis, co-conseil de Ferdinand Nahimana, a souligné que le parquet ne lui a pas fourni une déclaration préliminaire de la journaliste et que cela porte préjudice à la défense.

Me Ellis a ajouté que Colette Brackman n'avait pas une connaissance directe des faits sur lesquels elle devra déposer, expliquant que "les témoins qui viennent ici viennent vous aider. Ils ne viennent pas pour passer le temps. ils ne viennent pas parce que D'autres viennent".

"Nous faisons valoir que l'utilisation inappropriée du temps de la chambre est contraire à l'idée même D'un procès équitable", a renchéri Me Ellis. l'avocate anglaise a ajouté que ce serait également mauvais utiliser les finances du Tribunal pour faire appel à un témoin qui n'est pas indispensable et qui de surcroît vient de loin.

La requête de Me Ellis a été appuyée par l'avocat béninois, Me Alfred Pognon, co-conseil de Jean-Bosco Barayagwiza, et l'avocat canadien Me René Martel, co-conseil de Hassan Ngeze. "Il est difficile de contre-interroger un témoin qui ne sait rien", a déclaré Me Martel.

La représentante américaine du parquet, Simone Monasebian, a indiqué que Colette Brackman s'est rendue au Rwanda en avril 1994 et que, auparavant, elle avait rencontré Ferdinand Nahimana.

Simone Monasebian a indiqué qu'elle était prête à demander à un enquêteur de recueillir une déclaration de la journaliste avant son voyage pour Arusha. La chambre a rejeté la requête de Me Ellis."Il faut entendre le témoin, entendre les objections", avant D'émettre une appréciation, ont indiqué les juges. La chambre a estimé que le parquet n'avait pas violé le réglement en matière de communication des éléments de preuve.
AT/DO/FH (ME_1114A )