05.11.2001 - TPIR/SEMANZA - UN TEMOIN DONNE UN ALIBI A l'ANCIEN MAIRE DE BICUMBI

Arusha, le5 novembre 2001 (FH) - Un témoin de la défense dans le procès de l'ancien maire de Bicumbi (préfecture de Kigali rurale, centre-est du Rwanda), Laurent Semanza, a donné un alibi à l'accusé au cours de sa déposition lundi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Désigné par les lettres "CYM3" pour protéger son anonymat, le témoin a déclaré avoir vu l'accusé à Gitarama (centre du Rwanda), le 11 avril 1994, quelques jours après le déclenchement du génocide anti-tutsi et des massacres D'opposants, qui ont fait environ huit cent mille morts en trois mois.

1 min 42Temps de lecture approximatif

Laurent Semanza est poursuivi pour des massacres de Tutsis et des viols perpétrés dans les communes de Gikoro et Bicumbi dans Kigali rural. Le parquet situe l'essentiel de ses allégations autour du 11 avril 1994. l'accusé plaide non coupable.

"Je l'ai vu le 11 avril au marché de Gitarama", a affirmé le témoin, ajoutant que Laurent Semanza pourrait être arrivé à cet endroit quelques jours auparavant.

D'autres témoins de la défense ont indiqué que le domicile de l'accusé avait été attaqué par des soldats du Front patriotique rwandais (FPR, ex-rébellion à dominante tutsie) quelques instants seulement après la chute de l'avion de l'ex-président Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994, l'obligeant à se réfugier à Gitarama.

Le parquet allègue notamment que "entre le 9 et le 13 avril 1994, Laurent Semanza a collaboré étroitement avec le bourgmestre [maire] de Gikoro, Paul Bisengimana, dans l'organisation et l'exécution des massacres à l'église de Musha, commune de Gikoro, où des milliers de personnes s'étaient réfugiés pour échapper aux tueries dans leur secteur".

Laurent Semanza, 57 ans, est défendu par l'avocat américano-camerounais, Me Charles Taku, et un confrère béninois, Me Sadikou Alao. Les avocats plaident que Laurent Semanza est "victime D'une machination politicienne".

La défense en est à son seizième témoin. Lundi, le Tribunal l'a autorisée à citer quelques témoins supplémentaires. Parmi eux se trouvent l'ancien ministre rwandais de l'information entre 1992 et 1993, Pascal Ndengejeho, et l'ex-commandant adjoint des casques bleus au Rwanda, le général ghanéen Kwame Anyindoho.

Les juges ont estimé que même si les témoins concernés ne figuraient pas sur la liste initiale communiquée par la défense, leur comparution "pourrait être importante et dans l'intérêt de la justice".

Le procès se déroule devant la troisième chambre de première instance du TPIR présidée, dans cette affaire, par le juge russe Yakov Ostrovsky, et comprenant en outre les juges de Saint Kits et Nevis George Williams et slovène Pavel Dolenc.

AT/PHD/FH (SE_1105A )