19.10.2001 - TPIR/NDINDABAHIZI - l'ANCIEN MINISTRE DES FINANCES PLAIDE NON COUPABLE

Arusha, le19 octobre 2001(FH)- l'ancien ministre des finances sous le gouvernement intérimaire, Emmanuel Ndindabahizi, a plaidé non coupable lors de sa comparution initiale vendredi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Emmanuel Ndindabahizi, 51 ans, répond de cinq chefs D'accusation de génocide et de crimes contre l'humanité portant sur les massacres de Tutsis dans sa préfecture natale de Kibuye (ouest du Rwanda) et des viols.

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Emmanuel Ndindabahizi a été arrêté en Belgique le 12 juillet avant son transfert à Arusha. Il est représenté par l'avocat français Me Pascal Besnier.

Me Besnier est un connaisseur du TPIR puisqu'il a défendu antérieurement l'homme D'affaires Obed Ruzindana, qui était également accusé de génocide en préfecture de Kibuye.

Obed Ruzindana a été définitivement condamné à vingt cinq ans de prison. La défense était néanmoins parvenue à balayer quatre des cinq chefs D'accusation retenus contre lui au départ.

Emmanuel Ndindabahizi aurait dû faire sa comparution initiale le 9 octobre dernier, mais l'audience avait été reportée après qu'il eut demandé un temps supplémentaire pour prendre connaissance de l'acte D'accusation. A ce moment là, il était assisté par un avocat de permanence.

Selon l'acte D'accusation, "Emmanuel Ndindabahizi était présent lors de nombreuses attaques contre les civils identifiés comme étant Tutsis à Kibuye. Il était présent en de nombreuses occasions quand les attaques ont fait l'objet de discussions, y a fait lui-même référence, et a donné des instructions aux personnes impliquées dans ces attaques. Ainsi Emmanuel Ndindabahizi savait manifestement que ces attaques se perpétraient et qu'elles l'étaient par des personnes relevant de son autorité".

Le parquet allègue en outre que l'accusé "a violé ou fait violer des femmes dans le cadre D'une attaque généralisée ou systématique dirigée contre une population civile en raison de son appartenance nationale, politique, ethnique, raciale ou religieuse".

Le parquet affirme qu'Emmanuel Ndindabahizi exerçait un contrôle actif sur les soldats, les miliciens Interahamwe, les gendarmes, les policiers communaux et les civils impliqués dans des massacres.

AT/PHD/FH (NB_1019A)