l'ancien ministre a ajouté que son avocat tanzanien de permanence, Me Jessé Kiritta, "ne s'est pas disponibilisé pour qu'on puisse étudier l'acte D'accusation".
Arrêté en Belgique au mois de juillet dernier, Emmanuel Ndindabahizi, 51 ans, répond de cinq chefs de génocide et de crimes contre l'humanité. Il est poursuivi pour des massacres de Tutsis et des viols.
Le parquet allègue que l'accusé a parcouru plusieurs communes de Kibuye (ouest du Rwanda) en donnant pour instructions aux agents de l'administration locale et aux miliciens de tuer les Tutsis.
Au cours des mois D'avril à juin 1994, Emmanuel Ndindabahizi aurait "personnellement contrôlé, visité ou supervisé plusieurs barrages routiers en vue de faciliter la distribution des armes, y compris des machettes et des grenades, et a participé à l'organisation de convois D'Interahamwe [miliciens de l'ex-parti présidentiel MRND] dans le but de renforcer les milices civiles aux lieux D'attaques D'envergure" soutient le procureur.
Emmanuel Ndindabahizi aurait par ailleurs dirigé des attaques ou y aurait directement participé "en faisant personnellement usage D'armes ou en distribuant et en donnant des instructions D'en faire usage, et en acheminant des assaillants et des armes aux lieux où les attaques étaient perpétrées", notamment sur la colline de Gitwa dans la région de Bisesero.
Le parquet reproche également à l'ancien ministre D'être demeuré au gouvernement intérimaire " à une époque où la politique de ce gouvernement consistait , entre autres actes, à armer et encourager la formation des milices civiles, à dresser des barrages routiers afin de contenir les mouvements internes des réfugiés tutsis et à qualifier le Tutsi D'ennemi et à le prendre pour cible comme tel".
"Emmanuel Ndindabahizi, de par sa position D'autorité et agissant de concert avec D'autres, a participé à la planification, la préparation ou à l'exécution D'une stratégie, D'un plan ou D'un dessein commun visant à exterminer les Tutsis, par les actes positifs qu'il a posés ou par le biais de personnes qu'il a assistées ou par ses subordonnés, en toute connaissance de cause" selon l'accusation.
Mardi, l'ancien ministre a exigé que lui soient restitués les documents personnels saisis par le parquet lors de son arrestation.
AT/PHD/FH (NB_1009A)