26.09.2001 - TPIR/RUKUNDO - l'ABBE EMMANUEL RUKUNDO A PLAIDE NON COUPABLE

Arusha, le 26 septembre 2001 (FH) - l'abbé Emmanuel Rukundo, ancien aumônier au sein de l'armée rwandaise, a plaidé non coupable lors de sa comparution initiale, mercredi, devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Emmanuel Rukundo, 42 ans, répond de quatre chefs de génocide et de crimes contre l'humanité.

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Le parquet allègue que "Emmanuel Rukundo était un extrémiste notoire. Il haïssait les Tutsis. Depuis environ 1973 ou vers cette date, il combattait ses collègues tutsis au petit séminaire de Kabgayi"

Au cours des mois D'avril et de mai 1994, l'accusé aurait traqué les Tutsis réfugiés à Kabgayi et remis leur liste aux militaires et aux miliciens qui emmenaient les personnes ainsi recensées pour les tuer, selon l'acte D'accusation.

"Emmanuel Rukundo a ordonné de rechercher les Tutsis, et incité, ou aidé et encouragé à rechercher des Tutsis, en procédant à des fouilles systématiques, maison par maison, et en visitant les locaux du diocèse de Kabgayi et de la paroisse de Gitarama, afin D'identifier les Tutsis recensés pour être mis à mort", affirme le procureur.

l'accusation ajoute que "au mois de mai 1994, Emmanuel Rukundo s'est rendu plusieurs fois au couvent des soeurs de Butare [sud du Rwanda] aux fins D'y traquer les Tutsis encore en vie et de les tuer. En cette circonstance, il a déclaré que les prêtres Niyonshuti Célestin, Tharcisse et Callixte Musonera; le père Martin, et soeur Bénigne, entre autres, avaient déjà été éliminés; et qu'il recherchait les autres prêtres, et que le prêtre Alphonse Mbuguje avait déjà été localisé. Le prêtre Alphonse Mbuguje a été déniché au diocèse de Cyangugu [sud-ouest du Rwanda], puis tué."

Emmanuel Rukundo a quitté le Rwanda après la victoire du Front patriotique rwandais (FPR) en juillet en 1994 et s'est réfugié en Suisse où il a été arrêté le 12 juillet dernier. l'abbé Rukundo a été transféré à Arusha jeudi dernier.

Mercredi, l'accusé avait D'abord tenté de faire ajourner sa comparution initiale, arguant qu'il n'avait pas eu le temps de lire et de comprendre "les subtilités juridiques dans l'acte D'accusation" mais sa demande a été rejetée.

l'abbé Rukundo a comparu devant le juge norvégien Erik Mose de la première chambre de première instance. Il a été représenté par un avocat de permanence, le Tanzanien D'origine indienne, Me Bharat Chada. l'accusé exigeait un avocat francophone. En fin D'audience, Emmanuel Rukundo a demandé que le parquet lui remette des documents personnels saisis lors de son arrestation en Suisse.

AT/FH (RK_09264A)